Les trois premières décisions de Mathieu Hanotin, maire (« socialiste ») de Saint-Denis, élu en juin, et président de Plaine Commune, annoncent une politique bien à droite et loin des besoins des habitantEs : augmentation de ses indemnités (plus de 10 000 euros au total par mois), armement de la police, attaque contre les droits des salariéEs.
En pleine crise sanitaire et sociale, Mathieu Hanotin applique la Loi de transformation de la fonction publique. Passée en catimini, en août 2019, cette Loi travail bis vise la casse des emplois et des services publics. Son application se traduit par l’augmentation de la durée du travail, la suppression de plusieurs jours de congé, le développement de contrats précaires, l’externalisation de services et le transfert des agentEs au privé. En supprimant les CHSCT et en réduisant le nombre d’éluEs du personnel, la loi s’attaque aussi aux droits de défense des salariéEs et de leur santé.
Un mouvement qui s’étend
Face à cette attaque frontale, les agentEs se sont mis en mouvement, depuis le 2 octobre à la mairie et depuis le 3 novembre à Plaine Commune. Dès le début, Mathieu Hanotin a ignoré, avec arrogance, les mobilisations des salariéEs et les habitantEs solidaires avec les grévistes, et a fait voter son projet par le conseil municipal le jeudi 19 novembre.
Toutefois, les grévistes ne se découragent pas. Au lendemain du vote au conseil, elles et ils étaient encore plus nombreuses et nombreux à manifester devant l’hôtel de ville. Au niveau de Plaine Commune, des débrayages, blocages, rassemblements s’organisent un peu partout à La Courneuve, Pierrefitte, Épinay, Aubervilliers, Saint-Ouen. Comme à Saint-Denis des mobilisations sont lancées à Paris, Belfort et ailleurs contre cette loi de destruction de la fonction publique. Les revendications concernent aussi la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, la défense des emplois et des services publics.