Selon un rapport publié par l’Insee le 16 octobre, l’indice de Gini, qui mesure les inégalités, devrait progresser en 2018, de même que le taux de pauvreté. Des conséquences directes des politiques mises en œuvre par Macron.
Selon l’Insee, « le ratio entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes augmenterait de 0,1 ». En d’autres termes, les inégalités entre les plus pauvres et les plus riches se creusent, en raison notamment d’une hausse importante des revenus de type dividendes (+ 12,8 % pour les entreprises du CAC 40 en 2018, avec 57,4 milliards d’euros versés aux actionnaires) et de certaines mesures du gouvernement Macron, notamment le Prélèvement forfaitaire unique (PFU, la « flat tax » qui plafonne à 30 % la fiscalité sur les revenus du capital), qui a incité les grandes entreprises à verser davantage de dividendes pour des raisons fiscales. Comme l’explique Romaric Godin, journaliste à Mediapart1 , « le PFU a réduit les prélèvements fiscaux sur ces revenus qui concernent les plus fortunés puisque ce sont eux qui étaient auparavant taxés avec des taux plus élevés. […] Mais surtout, en incitant au versement de dividendes pour des raisons fiscales, ce PFU a creusé encore davantage les inégalités. Les versements de dividendes ont en effet fortement augmenté, concentrant la distribution avant redistribution sur les plus riches ». D’après l’Insee, « ces hausses de revenus des capitaux mobiliers contribueraient pour trois quarts à la hausse [des inégalités] ».
9,1 millions de personnes en situation de pauvreté
Concernant la pauvreté, les chiffres sont tout aussi accablants avec une augmentation « brute » de 0,6 point, de 14,1 à 14,7 % de la population, soit 9,3 millions (8,8 millions en 2017). En données corrigées (avec la baisse des loyers dans le logement social), l’augmentation serait moindre, avec un taux de 14,3 %, soit 9,1 millions de personnes officiellement en situation de pauvreté. Soit le taux de pauvreté le plus élevé depuis 2011, au lendemain de l’explosion de la grande crise de 2010.
La politique de Macron, au service des plus riches, porte donc ses fruits. Et les chiffres auraient pu être encore un peu plus éloquents puisque l’Insee n’a pas pu prendre en compte les effets de la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et sa transformation en impôt sur la fortune immobilière qui ont, comme chacunE peut s’en douter, bénéficié aux plus aisés parmi les plus aisés. On ne peut dès lors, chiffres officiels à l’appui, que partager le constat de Romaric Godin : « Le néolibéralisme qu’Emmanuel Macron met en œuvre dans le pays avec ses certitudes économiques liées au "ruissellement" est une machine idéologique à créer des inégalités et de la pauvreté. Il favorise ouvertement sous couvert d’une illusoire "efficacité économique" les classes les plus aisées au détriment des plus fragiles. »
Correspondant