Dans toutes les fonderies menacées, les luttes et les résistances du printemps n’ont pas réussi à empêcher la poursuite des plans patronaux de liquidation, de fermeture ou de vente. Des mauvais coups renouvelés se préparent pour cet été.
Les salariéEs de la fonderie Fonte du Poitou à Ingrandes, dans la Vienne, viennent d’apprendre que leur entreprise s’achemine vers le placement en liquidation judiciaire, probablement dès ce mois de juillet. Les représentants syndicaux en ont été informés officiellement. 290 emplois sont en cours de suppressioin. À la fonderie de Saint-Claude, MBF Aluminium, un seul repreneur a déposé un dossier. Plusieurs fois reporté, le délibéré du tribunal de commerce de Dijon devait être rendu mardi 22 juin. 300 emplois, en comptant les intérimaires, sont menacés.
Toujours pas de repreneur à la SAM à Decazeville
À la SAM de Decazeville, c’est toujours l’attente d’un repreneur. Une grève de 23 jours s’était arrêtée le 6 mai après un engagement écrit de Renault garantissant des commandes permettant d’envisager le maintien de 250 emplois sur les 350 en activité aujourd’hui. Cette promesse semblait un plus par rapport aux suppressions de 200 emplois annoncées par le groupe CIE Automotive basé à Bilbao. Mais le groupe CIE, avec le soutien avéré de Renault et du gouvernement, est revenu dans la course. Son plan supprime toute l’activité bureau d’études et voudrait transformer l’usine de la SAM en simple atelier condamné à une fin certaine. La décision du tribunal de commerce, d’abord prévue pour le 3 juillet, risque d’être une nouvelle fois reportée. Réunis en assemblée générale le 15 juin, les salariéEs de la SAM ont renouvelé leur opposition à ce plan de liquidation et annoncé de nouvelles actions.
Arrêt de la grève à la fonderie de Bretagne
À la Fonderie de Bretagne, la grève s’est poursuivie pendant huit semaines avec une reprise du travail lundi 21 juin votée par les trois quarts de l’assemblée générale des grévistes. Pour la CGT, « les difficultés financières, psychologiques poussent à reprendre ». Force est de constater que la grève, restée isolée aux seules frontières de l’usine, s’effilochait. À part huit jours de grève payés sur les huit semaines, avec l’étalement sur plusieurs mois des retraits de salaire, et une promesse de Renault d’augmenter l’activité de production de 10 %, rien n’a été obtenu. Cette augmentation de production peut n’être qu’une façon de valoriser cette usine toujours à vendre, Renault n’a rien cédé sur ce point décisif.
Agir pour gagner !
La coordination entre chacune de ces fonderies attaquées était et reste bien une nécessité : cette actualité le démontre une nouvelle fois. « On est face à mur » reconnaît la CGT de la Fonderie de Bretagne. Ce qu’il faut discuter et décider, c’est comment agir et lutter pour au moins y creuser des brèches.
Le 22 juin, 300 salariéEs se sont rassemblés à l’appel de syndicats CGT et Solidaires de plusieurs sites, de la fédé métallurgie CGT. Malgré la pluie, les équipes militantes de Renault Flins, Le Mans, Lardy, Guyancourt, Cléon, Choisy, Sandouville, Douai, succursales PSA Poissy, Carrières, Douvrain, Toyota Maubeuge, Fonderie du Poitou… affrontant les difficultés de mobilisation, échangeant sur leurs expériences. Avec la conscience qu’il faudrait passer à une autre phase d’intensité et de coordination des luttes pour espérer gagner.