76 % des Français s’attendent à une explosion sociale dans les prochains mois d’après un sondage Ifop paru dans Ouest-France le jour même de la manifestation du 1er décembre à Paris. Personne ne peut dire ce qu’il en sera, mais ce sondage exprime le profond et large mécontentement qui touche les classes populaires.
Recul sur l’écotaxe, 2 milliards pour le plan « pacte d’avenir pour la Bretagne », campagne politique pour dénoncer le poujadisme de ceux qui se révoltent contre l’injustice fiscale (relayée par les directions des confédérations syndicales)… Le gouvernement espère faire taire la colère. Il parie sur le manque de perspectives d’ensemble et le désenchantement que cela entraîne.Ce manque de perspective laisse la place aux manœuvres des capitalistes de l’agroalimentaire en Bretagne, et plus généralement à l’UMP et au FN. Il n’y a aucune raison pour que les travailleurs laissent faire. C’est à eux de prendre la tête des mobilisations, de leur offrir un programme, une perspective qui ne craignent pas l’affrontement avec le gouvernement et le patronat. L’attitude des directions syndicales, qui dénoncent patrons – grands… et petits – pour de fait soutenir le gouvernement, paralyse. C’est un débat que nous avons à porter dans nos sections syndicales, avec les militantEs, avec l’ensemble des travailleurs. La possibilité de construire un mouvement faisant converger tous les mécontentements n’est pas une vue de l’esprit.
Unifier les mécontentementsCette convergence ne peut se faire qu’en opposition au gouvernement et au grand patronat, en avançant les revendications ouvrières, mais aussi en portant les revendications des artisans, des agriculteurs ou des pêcheurs.Les directions syndicales s’y refusent. C’est donc aux sections syndicales, aux militantEs, aux travailleurs de prendre les choses en main, d’exercer leur pression, en discutant des moyens d’inverser le rapport de forces. Il n’y a pas à craindre d’aborder chaque action, chaque lutte d’un point de vue politique.À Carhaix, le 30 novembre, un « Pôle ouvrier » d’un millier de travailleurEs menacéEs de licenciement a rejoint sous les applaudissements le rassemblement des Bonnets rouges. Ils ont porté leur propres revendications tout en étant solidaires des autres catégories sociales mobilisées. De même, le lendemain, à la manifestation du 1er décembre à Paris, nombreux étaient celles et ceux qui étaient là, pour l’interdiction des licenciements et le refus de la hausse de la TVA, solidaires du rassemblement de Carhaix. À chaque occasion, Le NPA a agi pour permettre aux travailleurs de défendre leurs propres exigences, tout en exprimant leur solidarité avec toutes les couches laborieuses de la population, en dénonçant les manœuvres démagogiques qui cherchent à diviser, à opposer les uns aux autres. Nous agissons pour qu’à travers les luttes se construise une opposition de gauche, ouvrière et populaire, au gouvernement.Après la manifestation du 1er, le Front de gauche invite à « une rencontre unitaire exploratoire (…) l’ensemble des organisations de gauche, des syndicats, des associations (…) pour examiner le cadre et les formes de mobilisation contre cette hausse [de la TVA] ». Nous y participerons pour y défendre l’idée d’une grande manifestation nationale contre la politique du gouvernement, la hausse de la TVA, pour l’interdiction des licenciements.
Yvan Lemaitre