Publié le Mercredi 26 juin 2019 à 10h38.

A Nîmes, procès de Gilets jaunes : la police vide la salle

Le jeudi 20 juin, le tribunal correctionnel de Nîmes avait à juger six Gilets jaunes pour leur participation à ce mouvement social. Ce véritable acharnement judiciaire vise à réprimer les manifestantEs en les poursuivant pour des motifs le plus souvent sans aucun fondement.

Les personnes se présentant devant le tribunal doivent se soumettre à son rituel intimidant et, dans la crainte d’une condamnation, la plupart engagent des frais d’avocats pour leur défense.C’est ce que voulait dénoncer notre camarade Roland Veuillet lors de sa comparution.Le dossier le concernant était vide. Et face à la présence d’un public nombreux de Gilets jaunes, les magistrats ont reporté l’audience, prétextant un vice de forme dans la procédure.

Écœurer les soutiens

Cette tactique vise d’abord à user la solidarité qui s’exprimait par une salle d’audience comble, avec plusieurs rangées de personnes debout n’ayant pas trouvé place. Beaucoup de celles-ci se sont déplacées, parfois d’assez loin, d’autres ont pris un congé.

Roland a alors tenté de protester, mais il n’a même pas pu formuler une phrase et le procureur a requis l’outrage. Roland a alors simplement dit calmement « C’est une honte », et son arrestation a été immédiatement ordonnée. Alors qu’il sortait de la salle il a été brutalement plaqué contre le mur et menotté par une dizaine de policiers.

Le juge a en même temps ordonné l’évacuation de la salle qui s’est faite sous le slogan « Police partout, justice nulle part ». Roland a été retenu au commissariat de Nîmes près de 20 heures pour des raisons purement vexatoires.

L’affaire pour laquelle il était convoqué est reportée à une date qui lui sera signifiée par huissier et il est à présent en plus poursuivi pour refus d’une décision judiciaire et rébellion.

Les cinq autres Gilets jaunes poursuivis pour l’incendie au Centre des impôts de Nîmes ont été relaxés, faute de preuves suffisantes.

Le rassemblement s’est poursuivi devant le Palais de justice jusqu’à la fin des audiences, il s’est ensuite déplacé devant le commissariat de Nîmes pour exiger la libération de Roland jusqu’à tard dans la soirée. Il a été libéré vendredi 21 vers midi, après 20 h de garde à vue.

Derrière ces faits relevant autant de la farce que de la tragédie, apparaît clairement la partialité de cette justice de classe. Se faisant l’instrument de la politique de maintien de l’ordre de la bande de Macron, elle est le prolongement de la violence de la police dans les manifestations des Gilets jaunes.

Correspondants