Macron a présenté ses plans de destruction de tous les acquis de la protection sociale depuis 1945. Il faut donc dès maintenant préparer une mobilisation d’une très grande ampleur en commençant par faire prendre conscience de l’extrême gravité des attaques. C’est pourquoi le NPA entame une campagne pour la défense et la reconquête de la Protection sociale. Ce premier article porte sur les retraites.
Bloquées pendant deux ans, les retraites n’ont été revalorisées au 1er octobre 2017 que de 0,8 %. Le pouvoir d’achat des retraitéEs va continuer à baisser en raison de dispositifs : la CSG augmentera au 1er janvier 2018 de 1,7 point pour les retraitéEs qui ont un revenu net de plus de 1 394 euros par mois, et sera ainsi portée à 8,3 %. Les prestations sociales sont de plus en plus financées par des ponctions… sur ces mêmes prestations sociales, épargnant au patronat le versement de cotisations. La compensation annoncée par Macron, la suppression de la taxe d’habitation, sera étalée jusqu’en 2022 ! Et elle ne concernera pas les 3,5 millions de pensionnéEs (sur 7 millions) qui ne paient pas cette taxe en raison de leurs faibles revenus.
Le pouvoir d’achat sera de plus impacté par un nouveau report de la date de la revalorisation annuelle des pensions. En 2009, elle était passée de janvier à avril, en 2014 d’avril à octobre et en 2018 ce sera d’octobre à janvier. La perte en moins de dix ans équivaut ainsi au montant d’un an de revalorisation. De plus, la dernière revalorisation des retraites complémentaires Agirc et Arrco remonte à avril 2013.
La contre-réforme
Elle sera présentée au Parlement en 2018. Elle concernerait les nouveaux retraitéEs d’ici cinq ans, et serait pleinement effective dans dix ans. Les 37 régimes actuels sont dans le collimateur de Macron. Ils seront« alignés », il n’y aurait plus qu’un seul régime dit universel et à compte notionnel : les cotisations versées donnent droit à des points et le montant de la pension dépend du nombre de points cumulés durant la carrière, de l’espérance de vie de la génération du ou de la salariéE et du taux de croissance de l’économie. Il ne peut donc pas être connu à l’avance, les retraitéEs n’ont aucune garantie sur le montant des pensions et les salariéEs sont ainsi incités à partir plus tard.
Des négociations sont en cours pour les retraites complémentaires : en cas de besoin financier, les cotisations ne pourraient plus être augmentées. Pour équilibrer les finances du régime, le conseil d’administration de la fédération unifiée Agirc-Arrco devra ajuster plusieurs paramètres du régime, comme la valeur du point. Son évolution pourra être corrigée d’un « facteur de soutenabilité (…) tenant compte de la situation économique et de l’évolution démographique ». À l’exception de la CGT, tous « les partenaires sociaux » siégeant à l’Agirc-Arrco ont voté ce dispositif qui s’aligne sur le projet Macron pour les retraites Sécu. Scandaleux !
S. Bernard