Publié le Vendredi 28 octobre 2011 à 09h20.

Police coupable, patronat responsable

Trois salariées de la clinique de la Clinique de la Mutualité de Saint-Étienne ont été blessées à Lyon, le 6 octobre 2011. Elles participaient à rassemblement intersyndical devant le congrès de la Fehap1, (Fédération d’établissements du secteur sanitaire et social à but non lucratif).

Deux d’entre elles sont dans un état grave, tout particulièrement la secrétaire de la CGT dont le pronostic vital est engagé.

À l’origine de ce dramatique événement, le gazage sans aucune justification, par les forces dites « de l’ordre », d’une mobilisation pacifique de salariéEs ; pratique qui semble se répandre dans la Sarkosye. Les 2 000 manifestantEs s’étaient rassembléEs devant la cité des Congrès pour protester contre l’intransigeance de leurs employeurs. Ceux-ci ont en effet dénoncé unilatéralement la convention collective (du 31/10/1951) et fait capoter toutes les négociations depuis des mois. Des salariés dépendant d’une autre convention collective (celle de 1966) s’était joints à eux.

À la suite du gazage policier massif un mouvement de foule s’est produit. Les trois salariées se sont retrouvées sur une grille d’aération qui a cédé, provoquant leur chute plusieurs mètres plus bas.

La responsabilité directe de ce drame est celle de la police qui est intervenue de manière brutale, sans aucune justification contre un rassemblement de salariéEs.

Ces méthodes doivent être dénoncées et combattues. Elles témoignent de la volonté du pouvoir, au moment où la crise s’aggrave, de s’en prendre à toute forme de résistance des salariéEs.Mais la responsabilité des patrons qui se prétendent souvent « sociaux » des établissements privés non lucratifs (établissements associatifs, mutualistes qui n’ont pas d’actionnaires) est également engagée.

Leur intransigeance vis-à-vis des revendications des salariéEs, la remise en cause des acquis sociaux (récupération des jours fériés, les primes de départ à la retraite, le paiement des heures supplémentaires) ressemble de plus en plus à celles du patronat des cliniques privées commerciales. Ils se sont bornés à déplorer le « terrible accident », sans mettre en cause l’attitude de la police, et sans même interrompre leur congrès.

Le NPA s’est associé à l’ensemble des organisations du collectif « Notre santé en danger » pour exprimer sa solidarité avec les trois camarades blessées et exiger que la lumière soit faite sur les agissements policiers.

J.C. Delavigne 1. Fédération des établissements hospitaliers d’aide à la personne. Ces établissements sont des établissements privés, mais ne versent pas de dividendes à des actionnaires. Ils ont un statut associatif ou mutualiste.