Publié le Vendredi 10 juin 2011 à 15h12.

Postiers du 92 : mobilisation maximale !

Le procès des seize postiers des Hauts-de-Seine (dont Olivier Besancenot) accusés de « séquestration » va finalement se dérouler pendant quatre jours, les 20, 21, 22 et 27 juin. Pour La Poste, l’objectif était de mettre toute une équipe militante définitivement la tête sous l’eau. Mais la manœuvre risque de se retourner contre elle.Les procédures disciplinaires contre les trois représentants départementaux de SUD Bertrand Lucas, Yann Le Merrer et Gaël Quirante n’ont pas empêché les bagarres de se développer dans le département. Pour preuve, les bureaux de Neuilly, Courbevoie et Asnières viennent d’infliger une défaite nette à la direction de La Poste. Après les longs conflits de 2009 et 2010 (78 jours de grève départementale à l’hiver 2009, 66 jours au printemps 2010 pour Asnières, Châtillon, Clamart, 35 jours à Levallois et Villeneuve-la-Garenne l’hiver dernier), les leçons avaient été tirées du côté des grévistes : pour gagner, il ne suffisait pas qu’un bureau parte en grève pour ensuite chercher à en débrayer d’autres, mais plutôt chercher à partir à plusieurs bureaux à la fois.

Cette fois-ci, trois gros établissements sont partis ensemble, avec 80 % de grévistes à Neuilly et Courbevoie. Résultat, la réorganisation « Facteur d’avenir » ne s’applique que dans une version minimaliste dans les deux bureaux, le nombre de suppressions de postes est beaucoup plus faible qu’initialement prévu par la direction (on passe de dix-huit à sept suppressions à Neuilly) et le collègue que la direction voulait licencier à Asnières est sauvé.

La direction a été affaiblie par l’impact des grèves successives : elle est sous la pression des pouvoirs publics qui ne veulent pas de perturbation dans la distribution du courrier, elle a plus de mal à remplacer des grévistes... et l’approche du procès de juin la met dans une situation délicate. Une grève qui soulève la question des conditions de travail en plein milieu d’un procès-fleuve risquerait de le transformer en tribune de dénonciation de la politique de La Poste. Nous devons profiter de cette situation : cette relative faiblesse de la direction locale de La Poste et la médiatisation récente de la dégradation des conditions de travail dans la plus grosse entreprise du pays créent un contexte favorable à la mobilisation.

Pour autant, la victoire est loin d’être assurée. Les seize accusés, tous représentants locaux ou départementaux de la CGT et de SUD, risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le tribunal correctionnel de Nanterre n’est pas spécialement réputé pour sa clémence. La Poste ne s’avoue pas vaincue et continue de lancer des poursuites disciplinaires contre les représentants locaux de SUD et contre des grévistes. La mobilisation doit être maximale pour le rassemblement du 20 juin à 8 h 30 pour accompagner les accusés dans la salle d’audience et pour le concert de soutien à 13 heures devant le tribunal, pour mettre un coup d’arrêt à la répression à La Poste dans le 92 et ailleurs !

Xavier Guessou