Publié le Dimanche 24 février 2013 à 10h33.

Renault : le choix des actionnaires contre les salariés

Ce mercredi après-midi, après six réunions dites de « partage d’information et construction du diagnostic » et au lendemain de la onzième réunion de « négociation », la direction de Renault devait enfin remettre aux syndicats le texte de l’accord qu’elle soumettra à signature. Auparavant, il devra encore être présenté pour consultation au comité central d’entreprise et aux comités d’entreprises des filiales concernées.Malgré l’annonce d’un bénéfice net de 1,735 milliard d’euros sur 2012 et de 13,557 milliards d’euros de trésorerie disponible, Renault continue de subordonner son engagement à ne pas fermer d’usines en France à la signature de cet « accord de compétitivité ». En gelant les salaires, en allongeant le temps de travail et en détruisant 7 500 postes de travail, la direction compte réaliser un gain de 551 millions d’euros, soi-disant indispensable à la « mise en place d’un socle solide et durable aux activités de Renault en France ». Pourtant, l’entreprise n’a eu aucun problème à trouver les 508 millions d’euros qu’elle compte verser à ses actionnaires au titre des dividendes. Un montant presque équivalent aux économies qu’elle compte réaliser avec toutes les mesures prévues dans son projet d’accord.Alors que la CFE-CGC et la CFDT s’apprêtent à le signer et que FO hésitait encore ce mardi, de nouveaux arrêts de travail étaient appelés mardi et mercredi, malgré le tassement constaté – à l’exception de l’usine de Douai – la semaine dernière. Un moyen de mesurer si le choix par la direction d’engraisser les actionnaires, au moment même où elle s’attaque aux conditions de vie et de travail de ses salariéEs, peut donner un nouvel élan à la mobilisation.Régis Louail