Publié le Mercredi 23 septembre 2020 à 19h23.

Répression au travail : un 1er meeting réussi, et un nouveau rendez-vous le 12 octobre

Mercredi 16 septembre, la salle Henaff de la Bourse du travail à Paris, était remplie, et de nombreux internautes s’étaient donné rendez-vous pour suivre le live organisé par le Média.

Le meeting interprofessionnel contre la répression au travail est une réussite, d’abord par l’affluence de gens qui y ont assisté, physiquement ou sur internet. Mais c’est aussi et surtout une réussite par le large panel que la tribune a su réunir.

Large panel d’intervenantEs

Un panel d’abord très large par les secteurs représentés : l’inspection du travail, avec Anthony Smith, sanctionné par sa hiérarchie pour avoir osé exiger la mise en œuvre de mesures de protection du personnel d’une association d’aide à domicile ; la RATP, avec la présence d’Alexandre El Gamal, syndicaliste CGT au dépôt de Vitry, licencié cet été pour avoir participé à la grève de décembre dernier, et d’Ahmed Berrahal, mis à pied par la direction pour la même raison ; la SNCF, avec Éric Bezou, licencié pour avoir protesté contre le management de la hiérarchie ; le secteur de la santé, avec Thomas, infirmier au Rouvray, sanctionné pour avoir alerté sur le manque de masques dans les hôpitaux, et Anissa Amini, aide-soignante en EHPAD, elle aussi sanctionnée pour avoir dénoncé le fait qu’on leur demandait de mettre les morts dans des sacs mortuaires, alors que ce n’est pas leur travail. Sont également intervenus Vincent Fournier et Gaël Quirante, postiers dans le 78 et le 92, alors qu’ils font face à une répression administrative et judiciaire féroces, cumulant mises à pied, convocations au commissariat, procès… Enfin, les trois de Melle, Cécile Proust, Aladin Lévêque et Sylvie Contini, mis à pied depuis mars dernier pour leur participation à la grève contre les E3C, et désormais convoqués en CAPA disciplinaire avec une autre de leur collègue, ont témoigné de l’énorme vague répressive en cours dans l’éducation nationale.

Ce meeting est également une réussite par le panel syndical et politique qu’il a réuni. En effet, à la tribune se sont succédé Cathy Billard pour le NPA, Jean-Pierre Mercier pour LO et Mathilde Panot pour LFI. Éric Beynel est également intervenu pour Solidaires et, fait plus rare, Céline Verzeletti pour le bureau confédéral de la CGT.

Le 12 octobre à Poitiers pour soutenir les quatre de Melle !

Le collectif à l’origine de ce meeting s’est constitué à l’initiative, entre autres, du comité de soutien des trois de Melle. En mars dernier, ces trois enseignantEs du lycée Desfontaines de Melle, dans les Deux-Sèvres, étaient mis à pied pour quatre mois suite à leur participation à la grève des E3C. En juillet, en dehors de tout cadre légal, le rectorat de Poitiers a prolongé cette suspension pour quatre mois. Mi-septembre, nouvelle surprise : ce ne sont plus seulement trois enseignantEs du lycée, mais quatre, qui sont convoqués en CAPA disciplinaire les 12, 13, 14 et 16 octobre. Les motifs de cette convocation sont délirants (« manquement à la dignité de fonctionnaire », « incitation à l’émeute »), alors même que la direction du lycée, qui avait à l’époque enfermé les élèves avec des cadenas dans les salles, coupé les alarmes incendie… pour les obliger à passer les épreuves des E3C, n’a jamais été inquiétée. Une intersyndicale nationale Sud éducation-SNES-CGT-FO s’est constituée, et une manifestation nationale est organisée le 12 octobre, jour de la première CAPA disciplinaire, pour soutenir les collègues. La Coordination nationale de l’éducation appelle à se mettre massivement en grève ce jour-là et à se rendre à Poitiers.

Suite aux liens tissés à travers l’organisation du meeting, des militantEs d’autres secteurs professionnels ont d’ores et déjà indiqué qu’ils seraient présents à Poitiers ce jour-là.