L’année 2020 a été une année dramatique pour l’ensemble des classes populaires, des travailleuses et travailleurs, particulièrement les plus précaires, les jeunes, les étudiantEs, les chômeurEs… La crise sanitaire et la gestion désastreuse du gouvernement ont précipité la faillite de notre système de santé déjà affaibli depuis des années par les politiques de restriction budgétaire et de suppressions de postes menées par les gouvernements successifs. Dans le privé, le patronat continue de profiter de cette crise pour nous mener une guerre économique et sociale de plus en plus meurtrière.
Le gouvernement arrose une fois de plus d’une centaine de milliards « d’argent public », dans le cadre d’un pseudo « plan de relance », les plus grandes entreprises du CAC40, dont les bénéfices ne cessent pourtant d’augmenter. Il finance la recherche et la production d’un vaccin pour Sanofi et – encore pire – pré-achète cet hypothétique vaccin que l’entreprise tarde à délivrer dans un contexte de marasme vaccinal complet. Mais cela n’empêche pourtant pas Sanofi d’annoncer près d’un millier de licenciements en France (et plus encore en Europe) dont près de 400 en recherche et développement ! Les plans de licenciements se multiplient partout, et les suppressions d’emplois déguisées (fin des contrats précaires, suppressions de postes dans le public) les accompagnent… Et pendant ce temps-là, les ministres fantoches se succèdent en conférence de presse pour ne rien annoncer…
Ne comptons que sur nos forces : dans le privé…
Dans cette situation compliquée on ne peut qu’espérer que le mois de janvier sera le début d’une période de mobilisation et d’explosion de colère du côté des travailleuses, des travailleurs et de l’ensemble des classes populaires. À l’image des salariéEs de Sanofi, qui appelaient à une journée de grève et de mobilisation nationale ce mardi 19 janvier, de nombreux secteurs se sont donné rendez-vous dans les semaines à venir pour mener ces batailles. Le 19 janvier, c’était d’ailleurs également la journée que le secteur de la culture a choisie pour exprimer leur révolte face à la situation d’urgence absolue dans laquelle ils et elles ont été plongés par la gestion de cette crise par le gouvernement.
… comme dans le public
Tous les secteurs sont impactés par cette crise, c’est vrai, mais ils sont surtout déjà affaiblis par les politiques des gouvernements de gauche comme de droite de destruction des services publics et du code du travail… Dans le public, les personnels de santé déjà épuisés appellent à une journée de mobilisation nationale de plus le 21 janvier, pour des moyens et des embauches. Ils et elles seront suivis dès le 26 janvier par une large journée de mobilisation dans l’éducation, de la maternelle à l’université. L’éducation, qui a évidemment toutes les raisons de se mobiliser aujourd’hui pour protester contre les conditions de travail des personnels – enseignants et non-enseignants – et particulièrement leur abandon sur la question sanitaire. Parmi elles et eux, les assistantEs d’éducation, particulièrement précarisés, qui ont commencé à se mobiliser dès le 19 janvier après une journée de grève particulièrement réussie en décembre. Le 28 janvier, ce sera au tour du secteur de l’énergie (fraîchement privatisé), qui appelle clairement à une journée de grève pour la défense et le développement des services publics !
Regroupons nos forces : taper toutes et tous ensemble
Pour inverser le rapport de forces face à un gouvernement et un patronat à l’offensive, il faudra évidemment construire toutes ces mobilisations sectorielles, mais il faudra également savoir les rassembler. L’urgence est en effet à construire la convergence de toutes ces luttes et de nos intérêts. Les questions d’emplois, de salaires sont l’affaire de toutes et tous… De même que les questions sanitaires et les mobilisations contre l’autoritarisme ou contre les violences policières, avec notamment la lutte qui se poursuit contre la loi « sécurité globale ».
Le 23 janvier sera ainsi l’occasion de rassembler toutes celles et ceux qui luttent contre les licenciements et les suppressions de postes lors d’une manifestation nationale à Paris, lancée à l’appel des salariéEs du voyagiste TUI, victimes d’un « plan social » particulièrement destructeur. Puis, toujours dans la perspective de regrouper nos forces et de faire entendre notre refus de nous résigner face aux politiques antisociales d’un gouvernement qui fait chaque jour la démonstration de son refus de prendre en compte les intérêts de la majorité de la population, il s’agira de se saisir et de construire une mobilisation la plus large et puissante possible autour de la date du 4 février, journée de mobilisation nationale interprofessionnelle appelée par l’intersyndicale. Ce n’est qu’un début !