Publié le Lundi 20 novembre 2023 à 18h00.

Restos du cœur de Woippy, en Moselle : « Nous apprenons à dire non aux demandeurEs... »

« Malheureusement… Et la mort dans l’âme ! » Plus vrai que jamais, le mot de Coluche : « Il est midi, l’heure de la faim dans le monde ! » Plus vrai, peut-être qu’ailleurs à Woippy, ville de 14 500 habitantEs, dans la banlieue directe de Metz, ville où le taux de pauvreté atteint 40 % chez les moins de 50 ans et 46 %, pour les moins de 30 ans en 2020 selon l’Insee.

Woippy où, comme dans de très nombreuses villes de France, « on est trop à avoir besoin d’eux » ! « Eux », les Restos du cœur, le Secours populaire, le Secours catholique, les pourvoyeurs de l’aide alimentaire. Les Restos du cœur craquent et « pourraient mettre la clé sous la porte d’ici à trois ans » alerte son délégué général auditionné à l’Assemblée nationale : c’est que l’inflation a rendu les fins de mois très difficiles, les dons ont diminué, et le nombre des demandes d’aide alimentaire a nettement augmenté. « Nous ne sommes pas dimensionnés pour distribuer 170 millions de repas, pour accueillir 1,3 million de personnes soit 200 000 de plus en un an. 150 000 personnes pourraient être éconduites cet hiver », déplore-t-il. Les contre-réformes qui entrent en application – réforme des retraites, réforme de l’assurance chômage – vont évidemment et très rapidement aggraver la situation du monde du travail, tout particulièrement celle des femmes, des étudiantEs, des migrantEs !

Que faire ?

« L’idée, c’est de faire ce que fait une équipe commerciale dans une entreprise lambda. On va sélectionner les entreprises du coin et on va leur expliquer que les Restos ont besoin d’elles. Si vous donnez 10 000 euros, ça vous coûtera 4 000 réellement avec la réduction fiscale », déclare un des responsables du centre de Woippy à France Télévisions. Mais la charité, c’est précisément l’impasse, c’est ce qui implose, c’est ce qu’il faut arrêter !

Besoin de dignité, de droits, de radicalité

Reprenons le chemin des batailles comme au premier semestre ! Pour des revendications des plus classiques comme l’augmentation générale des salaires de 300 euros, pour le Smic à 1 800 euros net, pour le salaire continué à la retraite et en cas de chômage ! Imposons un salaire maximum à 4 smic et le smic aux 3 millions d’étudiantEs ! Et engageons de nouvelles batailles pour la gratuité des premières quantités d’eau, d’électricité, de gaz, pour la gratuité et le développement des transports en commun du quotidien. Et, partant de la crise des Restos du cœur, engageons en grand le débat et l’action pour une Sécurité sociale de l’alimentation !