La direction de Sephora aux Champs-Elysées s’est payée le 16 septembre une pleine page dans le Parisien pour publier une pétition d’une partie de ses salariéEs contre les syndicats qui réclamaient en justice la fermeture de Sephora après 21h.
La loi de 2001 sur le travail de nuit précise que le travail entre 21 heures et 6 heures du matin doit être « exceptionnel » et « motivé par la nécessité de maintenir la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale ». Depuis plusieurs mois, le Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris (Clic-P), formée des organisations de la région parisienne de la CFDT, CGT, CFE-CGC, CFTC, FO et Solidaires, multiplient procédures et mobilisations contre les enseignes qui refusent de se plier à la loi.
Magasins hors-la-loi
Apple, Uniqlo, Monoprix, les Galeries Lafayette, le BHV ont ainsi été condamnés parfois à de lourdes amendes. C’est dans ce cadre que Sephora (groupe LVMH) a récemment tenté d’instrumentaliser une partie de ses salariéEs pour faire pression sur le juge au travers d’encarts publicitaires publiés dans le Parisien. Les noms des salariéEs se retrouvent sur la place publique, utiliséEs contre les organisations syndicales, au prix de dizaines de milliers d’euros que cette entreprise a dépensé pour justifier son recours illégal au travail de nuit. Dixième fortune mondiale, Bernard Arnault tentait ainsi de faire croire qu’il sera contraint de licencier s’il était contraint... de respecter la loi !
Malgré tout, la cour d’appel de Paris vient de rendre un jugement qui impose à Sephora de fermer sous huit jours son magasin situé sur les Champs-Elysées à 21 heures tous les soirs, contre minuit ou 1 heure actuellement. Une astreinte de 80 000 euros par infraction sera appliquée, indique la cour dans sa décision. La direction de l’enseigne a aussitôt annoncé qu’elle allait se pourvoir en cassation...