Publié le Vendredi 1 mars 2013 à 10h33.

Séquestration à La Poste: 12 postiers dont Besancenot relaxés en appel

La cour d'appel de Versailles a relaxé jeudi 12 postiers dont Olivier Besancenot et confirmé les peines pour 3 salariés, pour des faits de séquestration de cadres de La Poste lors d'une occupation musclée des locaux du groupe à Nanterre en mai 2010.En septembre 2011, 11 des 15 prévenus, dont l'ex-leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, avaient été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis et à verser solidairement 500 euros de dommages et intérêts à chacune des parties civiles.La cour d'appel a retenu "des preuves indiscutables de la séquestration" contre seulement trois salariés, dont le meneur de l'action Gaël Quirante. Ils devront en outre payer chacun 1.000 euros au titre des frais de justice. Ils ont 5 jours pour former un pourvoi en cassation.Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres de la direction des ressources humaines, avaient accusé les postiers de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet "Facteurs d'avenir", prévoyant une restructuration de la distribution du courrier. "Comment des gens peuvent-ils faire du syndicalisme tout en maltraitant leurs collègues?", s'est insurgé l'avocat des parties civiles, Me Bernard Dartevelle, peu avant le délibéré. "Les salariés sortent renforcés dans leur combat contre la répression et les mauvais coups de la boîte La Poste", a réagi pour sa part Olivier Besancenot, prenant le micro devant des militants à l'issue de l'audience. Environ une centaine de personnes, dont des salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et des militants syndicaux, s'étaient rassemblées devant l'entrée de la cour, à l'appel de Sud-PTT, pour manifester leur soutien aux prévenus et dénoncer "la criminalisation du mouvement syndical".Ils réclamaient également que la proposition de loi d'amnistie sur les faits commis lors de mouvements sociaux, votée par le Sénat, "aille plus loin" et soit étendue "à tous les défenseurs de luttes sociales", selon Régis Blanchot, élu Sud-PTT au conseil d'administration du groupe postal.Plusieurs personnalités avaient également fait le déplacement, dont Xavier Mathieu, ex-délégué CGT de l'usine Continental de Clairoix (Oise) ou Mgr Jacques Gaillot, venus apporter leur soutien. "Je suis étonné que l'on fasse un procès à ceux qui défendent le droit des travailleurs et le droit syndical", a commenté ce dernier.

 VERSAILLES, 28 fév 2013 (AFP) -