Plus d’un millier de militantes et militants CGT des Bouches-du-Rhône et des départements voisins étaient présentEs le 20 avril à la Centrale de Gardanne pour la conférence de presse transformée en meeting, avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale et le secrétaire général du syndicat de la Centrale.
Histoire peut-être de faire mentir les rumeurs selon lesquelles la CGT 13 pourrait être hostile à la nouvelle dirigeante, une longue acclamation a répondu à Olivier Mateu quand il a présenté Sophie Binet. CheminotEs, agentEs des finances, de l’éducation, de la santé, territoriaux, portuaires et unions locales étaient présents.
Dans une courte intervention, le syndicat de la Centrale a rappelé les cinq ans de lutte des salariéEs et le projet industriel de reconversion porté par eux, en défense de l’emploi et dans le respect de l’environnement.
Un grand service public de l’énergie
Sophie Binet n’a pas manqué de rendre hommage aux combats que mène depuis toujours l’union départementale des Bouches-du-Rhône. Son but en venant à Gardanne était de rencontrer la 3e UD de France à la pointe de la lutte contre la « réforme » des retraites et de porter l’exigence du retrait de la loi, la nécessité de rester mobiliséEs, de maintenir le cadre de l’intersyndicale, et de se préparer à un 1er Mai massif et unitaire à la hauteur des enjeux. Ce 1er Mai sera marqué aussi par la présence de syndicalistes étrangers venus apporter leur soutien à notre lutte. Lors de son évocation de la CFDT, quelques huées et sifflets se sont fait entendre, mais sans plus…
Condamnant le durcissement de la répression policière, elle a exigé du pouvoir le respect de la liberté de grève et de manifestation, cela sous les acclamations nourries de l’assistance. Sans doute pour répondre aux débats du dernier congrès confédéral, Sophie Binet a rappelé qu’être à Gardanne était aussi un geste de soutien à la lutte de la Centrale, lutte qui ne tourne pas le dos à la transition énergétique mais vise au contraire que cette transition se fasse en lien avec la question sociale et la défense de l’emploi.
Ce but est lié à la nécessaire reconquête d’un grand service public de l’énergie tenant compte du savoir-faire des salariéEs, but que s’est assigné le projet porté par le syndicat de la Centrale. Sur ce point, les engagements du gouvernement sont restés lettre morte, mais les salariéEs et la CGT sont bien décidés à l’interpeller pour que ceux-ci soient respectés à la date limite du 15 mai.
La CGT 13 : le pouvoir de mobiliser
Pour finir, et après un congrès des plus houleux au cours duquel, selon bien des militantEs du 13, la ligne « de classe » a pu témoigner de son existence et de son poids, Sophie Binet a répondu aux questions « internes » en réaffirmant l’unité de la direction confédérale avec l’UD 13 et les combats qu’elle mène.
L’accueil plus que chaleureux reçu par la nouvelle secrétaire générale préfigure-t-il un apaisement des tensions ? En conclusion (provisoire) on peut dire que quels que soient les débats et désaccords qui peuvent se manifester çà et là avec la ligne de la CGT 13, il est évident qu’elle reste en mesure de mobiliser largement ses militantEs, comme on le voit dans les manifestations où elle représente 75 % à 80 % des participantEs, ou lors de cette initiative.
Même si ce poids incontournable lui fait prendre souvent seule des initiatives ; même si elle mène depuis plus de cinq ans une démarche plus unitaire en direction des seuls syndicats FSU et Solidaires et des seuls partis que sont LFI, PCF, NPA, Association nationale des communistes (ANC), la CGT 13 est depuis le début du mouvement partie prenant de l’intersyndicale, et rien ne semble pour le moment lui faire choisir une autre stratégie.