Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h51.

Temps de travail

C’est malheureusement avec les déclarations provocatrices du maire PS d’Évry, Manuel Valls, que le débat sur la durée du travail est revenu sur le devant de la scène. Il proposait à « ceux qui ont la chance d’avoir un emploi, de travailler davantage en gagnant plus, deux heures, trois heures », affirmant que « l’allégement du coût du travail devrait relancer l’embauche ». Trop contents de rebondir sur la question du temps de travail, Sarkozy et ses ministres ont passé le reste de l’année à fustiger les 35 heures, cause unique selon eux des difficultés économiques de la France. Les lois sur la RTT ont permis la généralisation de l’annualisation du temps de travail bien utile en cette période de crise économique. Cela permet de ne payer les heures supplémentaires qu’au-delà des maximas fixés hebdomadairement ou annuellement et faire travailler gratuitement si les compteurs annuels ne sont pas remplis. Le rêve du Medef est de mettre fin à toute fixation légale du temps de travail comme cadre collectif. L’individualisation totale obtenue par le patronat anglais avec l’opt out (contrat de travail personnalisé entre l’employeur et un salarié « volontaire ») est l’objectif du Medef. C’est dans cette voie que souhaite s’engager le gouvernement avec son projet de loi prévoyant la possibilité d’accords « emploi-salaires ». Ce dispositif permettrait de signer branche par branche, voire entreprise par entreprise, des accords accroissant la flexibilité contre de pseudo-garanties d’emplois. Ces accords seraient opposables à tous les salariés sans obligation de signer des avenants au contrat de travail. Face à cette volonté du patronat de supprimer tout cadre légal en matière de temps de travail, face à l’intensification du travail et à la persistance d’un chômage de masse, plus que jamais la réduction à 30 heures hebdomadaires avec maintien du salaire et embauches correspondantes est à l’ordre du jour.

Robert Pelletier