Publié le Vendredi 21 novembre 2014 à 20h59.

Travail dominical et nocturne : la bataille est engagée

« Travail du dimanche, c’est non, non, non ; travail de nuit, c’est non aussi ! », « Volontariat, majoration, c’est du bidon », « Macron-patrons, même combat » : voici quelques slogans qui ont rythmé la manifestation des salariéEs du commerce parisien le 14 novembre dernier.

À l’appel du CLIC-P, la manifestation a rassemblé 2 000 personnes, soit la plus grosse mobilisation dans ce secteur depuis 15  ans. Ignorant la pluie, les employéEs des grands magasins, dont des démonstrateurs, de librairies, de l’habillement, du commerce alimentaire etc. étaient tous remontés face au projet de libéralisation du travail du dimanche et de nuit que Macron veut servir sur un plateau aux grandes enseignes. C’est raté !Dans un secteur, fortement féminisée, qui cumule déjà bas salaires, temps partiel, travail souvent étalé sur six jours avec une amplitude qui peut atteindre 12 heures, les travailleurs ont bien compris que c’était leur vie sociale et familiale qui allait être sacrifiée.

La mairie sous pressionParti d’Haussmann où se trouvent plusieurs grands magasins, le cortège s’est terminé à l’Hôtel de ville où une délégation a été reçue. On sent bien que, face aux arguments des syndicats et à la mobilisation, la majorité socialiste, également sous pression des autres groupes de gauche, est tiraillée entre le fait de réaffirmer la position de refus adoptée par Delanoë en 2009 et la solidarité avec le gouvernement… qui, lui, accélère son projet de loi pour passer outre un éventuel avis négatif de la ville !Une assemblée générale est prévue le 19 novembre pour décider de la suite de la mobilisation et une assemblée populaire se tiendra le 4 décembre à l’Ageca. Commerçants, syndicalistes, salariéES, étudiantEs, économistes, inspecteurs et médecins du travail et représentantEs politiques se retrouveront pour mener le débat, qui n’aura certainement pas lieu au Parlement, sur ce thème.Il reste plusieurs mois pour gagner en élevant le rapport de forces, y compris au plan national : d’abord en ralliant d’autres syndicats que ceux qui composent le CLIC-P ; en mettant les fédérations syndicales ainsi que les confédérations face à leur responsabilité sur cette question interprofessionnelle ; en proposant aussi des échéances dans la durée, comme une journée de grève pendant les fêtes et une marche sur Bercy pour toiser Macron !

LD