Publié le Samedi 21 février 2015 à 09h28.

Travail du dimanche : ni pain ni roses

La question du travail dominical revient sur le devant de la scène à la faveur, d’une part, d’un fait divers et, d’autre part, de l’examen parlementaire de la loi Macron. Tout commence par un banal rappel à la loi par l’Inspection du travail d’un boulanger de Saint-Paul-les-Dax (40).

Ce dernier ouvrait son magasin 7 jours sur 7 alors qu’un arrêté, établi dans le but de limiter la concurrence mais aussi d’assurer l’effectivité du repos hebdomadaire des salariéEs concernés, oblige le commerçant à faire le choix d’un jour de fermeture, ce qui est courant dans la profession.Le patron, qui emploie 22 personnes, a depuis décidé de fermer le lundi tout en menaçant de licencier du personnel en conséquence... licenciements nécessairement illégaux car découlant du respect de la loi ! Suite à la médiatisation de son affaire, il a reçu le soutien de personnalités politiques de droite mais aussi du PS, en plein reniement de son engagement en faveur du repos dominical, qui lui a promis « d’examiner les éventuelles failles de la réglementation actuelle et d’y répondre », y compris contre l’avis du syndicat national de la boulangerie !

Démocratie « représentative » ?à l’Assemblée nationale, où seuls une cinquantaine de députéEs (sur 577) siégeaient avec un temps de parole limité à 50 heures, les articles de loi Macron relatifs au travail dominical et nocturne sont passés comme une lettre à la poste : tout juste est-il prévu que les jours d’élection, les employeurs seront tenus de prendre des mesures permettant aux salariéEs d’aller voter...L’opposition des « Frondeurs », parfois lyriques, de députéEs socialistes pourtant réputés proches du gouvernement, et de parlementaires UMP (si, si), n’a pas permis de faire bouger les grandes lignes du texte. La maire de Paris a beau dénoncer « un déni de démocratie » suite à l’adoption des Zones touristiques internationales (ZTI) décidées directement par l’exécutif, c’est la double peine pour des milliers de salariéEs du commerce qui s’annonce : celle de devoir travailler 52 dimanches par an et jusqu’à minuit, sous couvert d’un volontariat tout relatif et de conclusion d’accords, qui pourront être recherchés à différents niveaux et prévoiront autant de compensations différentes que de situations…C’est par une mobilisation massive, à l’occasion de la journée nationale interprofessionnelle qui s’annonce pour le mois prochain, mais aussi par la multiplication des initiatives qui la précéderont, qu’on pourra les faire reculer.

LD