Publié le Lundi 6 juillet 2009 à 16h24.

Un "sommet " loin des mobilisations....

Le énième sommet social, le 1er juillet dernier, a été pour Sarkozy l’occasion de présenter aux confédérations syndicales un bilan évidemment très positif de sa politique, d’essayer de leur « vendre » son fameux emprunt, mais il a surtout été l’occasion de ne rien changer. 

 

 

La dernière rencontre entre Sarkozy et les confédérations syndicales avait donné lieu à quelques « miettes sociales ». Celle du 1er juillet dernier n’aura vu aucun scoop social. Et pour cause, ce n’était pas vraiment le sujet. En fait, il s’agissait, pour Sarkozy, de vanter les mesures prises face à la crise et de discuter des « priorités d’avenir » que financera l’emprunt, nouveau cadeau aux plus riches. Lors de cette rencontre, Sarkozy a voulu montrer que, grâce aux milliards d’euros donnés aux banques et au patronat, la France résistait mieux face à la crise que nos voisins européens.

Le gouvernement aurait donc ainsi, par exemple, « sauvé » le secteur automobile, grâce aux 6 milliards d’euros généreusement distribués. Les milliers de salariés licenciés du secteur apprécieront. Quant à l’emploi et aux licenciements, première préoccupation de la majorité de la population, Sarkozy est resté évidemment très vague, avançant quelques pistes, comme le développement du contrat de transition professionnelle (CTP) réservé aux licenciements économiques. A Sarkozy et à Fillon, les confédérations syndicales ont réitéré leurs revendications : protéger l’emploi et améliorer le pouvoir d’achat. Ils ont jusqu’à octobre « pour faire valoir les priorités dans lesquelles il paraît important que notre pays investisse pour les générations à venir ».

Ce sommet social est à des années-lumières des préoccupations quotidiennes de la majorité de la population, des salariés, des chômeurs, des jeunes et des retraités, qui subissent chaque jour les effets de la crise. Sarkozy a encore une fois réussi à enfermer les directions des confédérations syndicales dans un pseudo-dialogue social.

Face aux licenciements, aux suppressions massives d’emplois dans la fonction publique, au projet d’instauration du travail le dimanche, au recul annoncé de l’âge de la retraite, oui, nous devons prendre rendez-vous avec Sarkozy et son gouvernement, mais dans la rue. Le dialogue doit avoir lieu entre les salariés en luttes, les équipes syndicales mobilisées, pour organiser la convergence, à l’image des premières initiatives encourageantes prises dans le secteur automobile autour des Continental et des Goodyear.

La mobilisation doit continuer pour aboutir à la construction d’un mouvement d’ensemble qui ne doit pas être la succession de journées sans lendemain auxquelles nous ont habitué les directions syndicales ces derniers mois, mais l’extension et la généralisation des luttes dans la durée, à l’image des semaines de grève en Martinique et Guadeloupe. C’est nécessaire et possible ces prochains mois. 

Sandra Demarcq