Publié le Mercredi 15 avril 2020 à 11h02.

Une impatience criminelle à PSA Mulhouse

Malgré plusieurs tentatives de redémarrer ses usines, la direction de PSA n’y est pour le moment toujours pas parvenue. Elle a ainsi dû faire marche arrière pour son usine de moteurs à Douvrin, comme pour son usine de boîtes de vitesses à Valenciennes.À Mulhouse, comme sur le reste du groupe, elle s’y prépare et des « volontaires » chefs et moniteurs se sont déjà rendus sur le site pour mettre en place des « barrières de sécurité sanitaires », ces mêmes mesures qui n’ont en rien empêché que près de 130 salariéEs sur les 1 200 présents actuellement sur le site de pièces détachées de PSA Vesoul, aient été contaminés par le Covid. Et combien ont contaminé leurs proches ?

Cette volonté de vouloir faire redémarrer les sites de production est d’autant plus choquante que toutes les concessions-ventes de voitures sont actuellement fermées.

Le cynisme de la direction

L’automobile va mal ? Ça n’empêche pas le conseil d’administration de PSA de s’apprêter à voter 1,1 milliard d’euros de dividendes pour les actionnaires, soit une hausse de 58 % sur un an. Au vu de ce qui se passe pour Vesoul, on peut imaginer le risque de déconfiner non seulement les quelque 5 000 salariéEs du site de Mulhouse, mais également les milliers de salariéEs des équipementiers et sous-traitants de la région ! Pas sûr que ce soit aussi simple dans une région où tout le monde a quelqu’un de proche qui est décédé ou a été touché par le virus.

Ça ne dérange pas plus la direction d’annoncer qu’elle a des centaines de milliers de masques à disposition, alors que dans les secteurs essentiels comme la santé, les aides à la personne, les commerces, etc., c’est toujours encore la pénurie pour les effets de protection les plus élémentaires.

Par ailleurs, en plein confinement, un accord vient d’être signé par plusieurs organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, FO et CFTC) pour nous voler une semaine de congés en la plaçant sur nos jours de chômage partiel, mais également pour réduire nos congés d’été à deux semaines consécutives, contre quatre initialement prévues.

Redémarrer la production de voitures, c’est prendre le risque, en travaillant les uns sur les autres, de faire re-circuler le virus alors que la situation dans les hôpitaux de la région continue d’être extrêmement tendue. Voilà ce qui est largement ressenti au travers des échanges directs qu’on peut avoir et des commentaires bien plus nombreux que d’habitude sur la page Facebook du syndicat.

Alors que les initiatives d’entraide, de solidarité se construisent par celles et ceux d’en bas pour le bien-être de touTEs, certains continuent à ne voir que leur soif de profit irresponsable et criminelle.