Le 21 mars dernier, pour la première fois, les salariéEs d’Astek Sud-Est à Sophia-Antipolis (06) ont manifesté massivement devant leur agence. Les sujets de mécontentement sont nombreux dans cette société de service, second employeur du technopôle. En particulier, les salariéEs exigent le respect de leurs droits, l’instauration d’une réelle gestion des carrières et une meilleure répartition des bénéfices.
Sept mois plus tard, la direction n’a toujours pas bougé. Ou plutôt si, le directeur général, Franco Platano, a décidé de saper le mouvement social en ciblant deux représentants du personnel. Il les a convoqués tous deux à un entretien préalable à licenciement. Confiants dans leurs droits, ceux-ci ont par ailleurs obtenu d’importants soutiens d’élus municipaux, départementaux et régionaux. Et la presse a de son côté largement couvert tous ces événements.
« Platano escroc ! »
Si la direction a finalement laissé tomber toute sanction, et tenté de sauver la face en leur envoyant à chacun un rappel à l’ordre, elle a aussi décidé de poursuivre son attaque en justice ! Le motif pour un licenciement ou pour une citation directe en correctionnelle ? Le 21 mars, les manifestantEs ont scandé « Platano escroc ! » devant la société, en présence des télévisions et radios. Pour Franco Platano, la pilule ne passe pas. Il a donc décidé que deux représentants du personnel seraient responsables et demande leur condamnation à 12 000 euros d’amende, et autant en dommage et intérêts en réparation d’un préjudice moral dont il s’estime victime...
La première audience a eu lieu le mardi 3 septembre dernier. La plaidoirie, ce sera pour le 29 novembre ! En attendant, Franco Platano n’a pas jugé utile de recevoir les représentants du personnel suite aux grèves et manifestations des salariéEs. Un comportement ni irrespectueux ni injurieux envers les 700 personnes qu’il est censé gérer... Même chose pour l’actionnaire Jean-Luc Bernard,qui a préféré quitter la présidence de la société début août, probablement pour mieux profiter de sa résidence à St-Barth ! Gageons qu’il acceptera tout de même ses dividendes en fin d’exercice.
Marre de cette répartition qui donne aux unEs le bâton, et à l’autre les millions ! Les salariéEs se concertent déjà sur les suites à donner à leur mouvement.