D’OSER à RESO, la renaissance d’une association de solidarité.
Il y a dix ans, disparaissait l’association OSER, qui autogérait depuis 1976 un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), suite à la liquidation judiciaire orchestrée par les autorités de tutelle, DDASS et préfecture.
Une belle histoire
La fin de cette aventure, achevée par une grève avec occupation d’un square pendant trois mois, a défrayé la chronique locale pendant une année : des milliers de tracts distribués, d’innombrables rassemblements devant la préfecture, des occupations de la DDASS, le blocage de péages d’autoroute, les coups de main, les coups de poing, les fêtes dans la rue, les marches pour plaider auprès des maires de villages alentours, les nuits de palabres autour du brasero, les après-midi de pluie, la soupe qui revivifie, les couchers dans les sacs humides, les matins glacés1.
Ce conflit a été l’un des plus longs de l’histoire burgienne.
Mais les renforts n’arrivèrent pas, et la justice sonna le glas de l’épopée.
L’histoire de RESO, qui a pris la suite, a commencé à s’écrire sur fond de défaite. Celle qui, à l’issue d’une lutte homérique, se solda par la disparition d’OSER et le licenciement de tous ses salariés. Celle, plus profonde, d’une conception du travail social mise en œuvre trente années durant par une équipe autogérée et qui n’a pas su faire partager ses pratiques professionnelles par les autres acteurs du secteur.
La satisfaction du chemin parcouru
Sortie telle un phénix des décombres d’OSER, RESO persiste depuis 10 ans dans sa quête d’une « gouvernance » associative multiforme et, par bien des aspects, originale.
2007 fut pour nous l’année de notre mort et celle de notre renaissance, de la fin d’OSER et des débuts hasardeux de RESO.
Une décennie plus tard nous avons le sentiment modeste que les choix réalisés alors furent les bons.
Finalement, celles et ceux qui ne sombrèrent pas dans un pessimisme légitime au regard des défaites endurées, peuvent à juste titre se sentir satisfaits du chemin parcouru, du moins selon leurs propres exigences et principes.
Cela valait bien de célébrer dignement l’évènement.
La fête organisée le 23 septembre a rassemblé plus de deux cents personnes autour d’un buffet géant et d’un concert de la compagnie Jolie Môme. Dans l’après-midi un débat (l’hypothèse autogestionnaire) a réuni 70 personnes autour de Michèle Riot-Sarcey, des représentants de la Fondation abbé Pierre (FAP) et de militantEs de l’association.
Correspondant
- 1. Pour un récit complet, lire la Belle histoire, de Jean-François Mortel.