Publié le Mercredi 27 mai 2020 à 07h15.

Cachez ces violences policières…

En dénonçant sans détour, samedi 23 mai, sur le plateau de Laurent Ruquier, les violences racistes commises par la police, la chanteuse Camélia Jordana ne s’attendait sans doute pas à déclencher une telle tempête. C’était sans compter sur la sainte alliance des flics, des fachos et de la Macronie qui, durant la journée de dimanche, a tenté de saturer les médias et les réseaux sociaux de messages s’en prenant à l’artiste. Christophe Castaner lui-même, décidément particulièrement attaché à la liberté d’expression, y est allé de sa déclaration, dénonçant « [d]es propos mensongers et honteux [qui] alimentent la haine et la violence ».

Et pourtant. Comme l’a rappelé David Dufresne dans une interview aux Inrocks, « ce que dit Camélia Jordana est évident, c’est l’étonnement qu’elle rencontre qui est étonnant ». Des évidences qui dérangent et que certains ne supportent pas, qui s’attachent à défendre coûte que coûte l’impunité des forces de police malgré la multiplication des témoignages, des vidéos et des condamnations par divers organismes, français et internationaux, du Défenseur des droits à la Cour européenne des droits de l’homme en passant par le Conseil de l’Europe et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

En s’en prenant à Camélia Jordana, c’est l’ensemble des victimes de violences policières, ainsi que leurs proches et leurs familles, que l’on a voulu faire taire. Et le moins que l’on puisse dire est que la sainte alliance a été confrontée à un véritable effet boomerang : non seulement les messages de soutien à la chanteuse se sont multipliés, mais on a également vu fleurir un hashtag sur Twitter, #MoiAussiJAiPeurDevantLaPolice, lancé par Assa Traoré, qui a « noyé » les messages racistes et pro-flics et donné encore plus de visibilité à la dénonciation des violences policières, dans une belle unité entre Gilets jaunes, militantEs d’horizons divers et habitantEs des quartiers.Une séquence qui nous rappelle à quel point il est indispensable d’apporter tout notre soutien à celles et ceux qui refusent l’omerta sur les exactions policières, et de les appuyer dans leur difficile combat face à l’immunité organisée. Contre les fachos, contre les organisations de flics, contre les autorités, le NPA continuera de les soutenir dans leur lutte, pour la justice et la vérité.