Le NPA lutte pour une société débarrassée de toute oppression dont l'oppression patriarcale à laquelle participe le système prostitutionnel.
La proposition de loi des députés D.Bousquet et G.Geoffroy prétend protéger «les victimes de la traite des êtres humains et du proxénétisme» en pénalisant les clients. Soi-disant menée au nom des droits des femmes, cette proposition s'inscrit au contraire dans la droite ligne de la LSI de 2003 introduisant le délit de racolage passif, qui conduit à criminaliser les prostitué-e-s et à aggraver leur vulnérabilité.
En effet, la pénalisation du client ne fait pas disparaître la prostitution, mais rend simplement plus difficile les conditions dans lesquelles elle s'exerce. Contraint-e-s d'exercer dans des lieux cachés des forces de police, les prostitué-e-s auront, si cette mesure est adoptée, encore moins accès aux services de santé et de dépistage et seront davantage exposé-e-s aux agressions tout en vivant dans la hantise d'un contrôle policier. Cette proposition de loi s'inscrit donc dans une logique de criminalisation de la pauvreté et de stigmatisation des personnes prostituées.
Pour le NPA, une vraie politique pour les prostitué-e-s doit avant tout s'attaquer à la misère et aux violences générées par les politiques libérale, sécuritaire et de fermeture des frontières dont se nourrit le système prostitutionnel. Elle doit supprimer toute répression directe (délit de racolage) ou indirecte (pénalisation des clients) des prostitué-e-s et leur permettre de bénéficier des lois contre les violences. Elle doit favoriser leur accès aux droits: à la protection sociale, au logement, au titre de séjour, à la justice, au droit d'association, à la formation et une aide réelle pour ceux/celles qui veulent sortir de la prostitution.
C'est pourquoi le NPA s'engage contre cette pénalisation du client et s'associe aux mobilisations qui s'y opposent, notamment celles du 17 décembre contre les violences faites aux prostitué-e-s, dans le cadre de la manifestation parisienne à 14h, au départ de la place Pigalle.
Le 15 décembre 2011.