Le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, coursés par cinq « gardiens de la paix » pour un vol imaginaire, Zyed Benna et Bouna Traoré meurent dans le transformateur où ils pensaient trouver refuge.
Du 16 au 20 mars 2015 se tiendra à Rennes le procès de deux policiers (sur deux équipages) impliqués dans la poursuite des deux jeunes, inculpés pour « non-assistance à personne en danger » – un flic qui, selon ses propres mots, « ne donne pas cher de leur peau s’ils sont rentrés sur le site EDF » et la standardiste qui a reçu ce message radio.
Dès le soir de la mort de Zyed et Bouna, c’est Clichy-sous-Bois qui s’embrase. Puis la France entière, de proche en proche, de ville en ville. La réaction dépassera comme jamais les frontières d’un quartier. Ce sont des milliers de jeunes qui saisiront l’occasion de prendre leur revanche sur les coups de pression quotidiens des policiers, cette même pression que fuyaient Bouna et Zyed ce soir d’octobre 2005.
S’il n’y a pas grand chose à attendre de la justice en général et de ce procès en particulier, il y a par contre à saisir l’occasion d’invoquer à nouveau le souvenir d’octobre et novembre 2005.
Depuis 2005 les lois sécuritaires se sont renforcées, les mesures anti-terroristes deviennent la norme et la répression des mouvements sociaux est quasi constante que ce soit sous la droite ou sous des gouvernements dit « de gauche ». Que ce soit lors du mouvement des banlieues de 2005, lors des manifestations étudiantes de 2006, le mouvement contre les retraites en 2010, les luttes des postiers ou des cheminots en 2014, contre les opposants à l'aéroport de Notre Dame des Landes (manifestation du 22/02 à Nantes) ou du barrage de Sivens (mort de Rémi Fraisse en oct. 2014) ou lors des manifestations contre la répression policière qui ont suivi, la réponse de l'appareil d'État est toujours la même : une répression policière brutale et judiciaire de classe.
Du 16 au 20 mars auront lieu divers rassemblements, temps d'échanges et de discussions avec comme point d'orgue une manifestation le mercredi 18 mars à 15h au départ de la cité judiciaire.
Le NPA Rennes appelle à participer à cette manifestation et à profiter de cette semaine pour débattre de la nécessaire riposte du monde du travail et de la jeunesse contre la répression d'État.