Plus d’un an après son élection, le bilan de la municipalité Repentin est simple : en tout point, cette municipalité s’inscrit dans la continuité de l’équipe Dantin, dont elle a repris exactement les mêmes pratiques, parfois même en pire.
En matière démocratique, cette municipalité est particulièrement lamentable. Elle vient de signer avec Darmanin un nouveau « contrat de sécurité », qui prévoit le maintien de l’armement de la police municipale, la création de postes de 10 flics nationaux de plus à Chambéry, ainsi que celle d’un commissariat à la ZUP, qui accueillerait policiers municipaux et nationaux. Et pour finir, Repentin-Le Meur se sont même engagés à étendre encore un peu la vidéosurveillance de la ville, qui compte pourtant déjà pas moins de 121 caméras. Repentin et Le Meur se sont même engagés à activer un dispositif « citoyen » de participation aux opérations répressives, afin de « consolider la relation police – habitants ».
L’alignement de la municipalité Repentin-Le Meur sur la droite est telle qu’elle cogère Grand Chambéry avec LR. La droite et la pseudo-gauche ont en effet formé un exécutif unique, en se partageant les postes. Plus affligeant encore : alors que jusqu’à présent, la pseudo-gauche faisait semblant de se différencier de la droite à la communauté d’agglo en créant son propre groupe, Repentin et Le Meur n’en ont même pas constitué un, formant ainsi avec la droite une seule et même majorité.
L’innovation de cette municipalité réside dans son tournant répressif. Elle n’a ainsi pas hésité à se porter partie civile contre le Gilet jaune qui a décroché un portrait de Macron le 23 juillet, ce que la droite n’avait jamais osé faire. Cerise sur le gâteau, Le Meur et Repentin ont porté plainte contre le NPA, pour avoir rendu public les chiffres des indemnités qu’ils se sont votés à peine arrivés au pouvoir. Le Meur n’a guère apprécié l’évocation de l’augmentation de 45 % (!!!) de ses indemnités et Repentin n’a guère goûté nos révélations sur son salaire de 12 500 euros mensuels pour son poste de président des Autoroutes et tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus, un emploi quasiment fictif où il ne met pour ainsi dire jamais les pieds !
En matière écologique, cette municipalité s’est aussi distinguée. Après avoir eu le culot de reprendre tel quel le projet de parking Ravet, contre lequel ils avaient pourtant fait campagne, Le Meur et Repentin ont aussi repris à leur compte le projet antisocial et antiécologique de nouveau stade que la droite avait développé. Particulièrement inattendue a été son offensive contre les arbres de la ville, qui a considérablement amplifié les dégâts déjà faits par
Dantin. Au nord de la ville, c’est un véritable carnage : les arbres de l’avenue de la Boisse, ceux de l’avenue du Repos et ceux des berges de l’Hyères ont été purement et simplement rasés. Au motif de la construction d’un nouvel écoquartier, qui n’a d’éco que le nom, la municipalité est en train de faire raser à Chambéry-le-Haut l’ancien bois joli, qui se bétonnise à toute allure.
En matière de transport, la politique municipale est tout aussi désastreuse. Elle est en effet en train d’étendre les zones vertes à toute la ville, sans pour autant proposer l’amélioration pourtant promise du réseau de transports en commun, largement insuffisamment pour une agglomération de cette taille. Contrairement aux promesses que Le Meur avait fait pendant fait pendant sa campagne, rien ou quasiment rien n’a été fait pour augmenter le réseau, qui reste remarquablement insuffisant pour une agglomération de cette taille.
En matière sociale, la politique municipale se solde par un bilan tout aussi désastreux, illustré par le triste sort des centres sociaux à Tours ! On ne s’étonnera évidemment pas que la municipalité ait refusé de porter plainte contre ce directeur et lui ait même offert une rupture conventionnelle !
Toujours dans les bons coups, l’UOI Favetta- Sieyès, qui occupe le poste de 3e adjointe, chargée des affaires sociales (!), a été con- damnée par le tribunal correctionnel en novembre 2019 pour avoir piraté les boites mails du président de Chambéry métropole et de son chef de cabinet. Sa condamnation a été confirmée par la cour d’appel de Chambéry en février 2021, ce qui n’a pas empêché Le Meur et Repentin de continuer à travailler avec elle. Elle n’a pas non plus empêché le PS de soutenir sa candidature aux élections départementales dans la circonscription de Chambéry 3, lui permettant ainsi d’être élue et de pouvoir rajouter un mandat de plus sur sa carte de visite.
La politique de la municipalité Repentin/ Le Meur est si lamentable que les rats commencent à quitter le navire. Tel est le cas d’EELV, qui vient de publier un communiqué dans lequel les Verts prennent courageusement leur distance avec Le Meur en affirmant ne pas soutenir cette municipalité. Un tournant majeur, dans la mesure où la municipalité Le Meur avait été élue avec le soutien poli- tique et financier d’EELV. On attend désormais qu’EELV joigne les actes aux paroles, en demandant à Alain Caraco, responsable d’EELV et vice-président à la mobilité de Grand Chambéry, de bien vouloir quitter la majorité.
Il est surtout notable que la municipalité Repentin-Le Meur se heurte de plus en plus à une opposition sur sa Chambéry-le-Haut. Le centre social de Pugnet a coulé, de même que l’espace de vie sociale des châtaigners et le Centre social des Combes a été liquidé. Dans ce dernier cas, le dossier est d’autant plus scandaleux que le centre des Combes a été victime de la gestion de son directeur, Guillaume Holsteyn, un proche de Repentin qui en 18 mois de mandat a laissé un trou de 350 000 euros, dont une partie a servi à financer (en liquide !) les petits paniers que Christelle Favetta- Sièyès, n°2 sur la liste Repentin, faisait livrer à la population du quartier entre les deux gauches. De nombreux collectifs d’habitants se sont en effet mis en place, que ce soit pour dénoncer les coupes d’arbres, les choix lamentables faits sur le parking Ravet, la politique de casse et de pillage du centre social des Combes ou encore la désastreuse politique des transports. C’est de cette résistance concrète que peut désormais sortir, à condition que cela se fasse en toute indépendance de la municipalité et des forces qui l’ont soutenue, une authentique alternative à la politique de la majorité Repentin-Le Meur.