Publié le Jeudi 5 janvier 2012 à 11h47.

Le candidat des riches aux Restos du cœur…

La veille de Noël, Nicolas Sarkozy s’est invité dans un centre des Restos du cœur à Vitry-sur-Seine. Discours creux, étalage d’une compassion hypocrite de celui qui dénonce les fraudeurs et les assistés et s’était engagé en 2007 à réduire d’un tiers la pauvreté en cinq ans. On est loin du compte. Le nombre de repas servis par les Restos du cœur est en très forte augmentation, une hausse de 25 % sur les trois dernières années, 860 000 bénéficiaires, une augmentation de l’ordre de 5 à 8 % ces derniers mois avec parfois, dans certains départements, des pics pouvant atteindre jusqu’à 15 %. Au point que ses ressources ne permettront pas à l’association de faire face au besoin d’au moins 5 millions d’euros de plus en 2011-2012 pour répondre à une demande qui ne cesse d’augmenter.

On assiste à une dégradation des conditions de vie, la pauvreté ne touche pas que des chômeurEs ou des retraitéEs mais aussi des travailleurEs et, là encore, pas que des précaires. Il y a de plus en plus de travailleurEs pauvres. Il y a toujours dans ce pays plus de 8 millions de pauvres selon les statistiques officielles. Le nombre de personnes condamnées à tenter de survivre avec les minimas sociaux n’a cessé d’augmenter, aujourd’hui à 3,2 millions. Les difficultés pour accéder à une alimentation et un logement décents, aux soins médicaux élémentaires explosent.

Sarkozy tente de faire croire qu’il serait soucieux des souffrances de la population. « Dans la tempête, vous avez souffert. Je sais que la vie de beaucoup d’entre vous déjà éprouvés par deux années difficiles a été une fois encore durement mise à l’épreuve » a-t-il osé déclarer lors de ses vœux. Compassion hypocrite qui voudrait laisser croire qu’il n’y est pour rien, qu’il n’y peut rien. La fatalité de la crise à laquelle les classes populaires, les plus démuniEs, les pauvres devraient se résigner. Mensonge cynique et révoltant. C’est bien la politique du gouvernement et des classes dominantes qui creusent les inégalités et créent la misère.

Le lutte contre la pauvreté passe par des mesures simples, comme une revalorisation générale des salaires, des minimas sociaux, des pensions pour garantir à toutes et tous un revenu minimum de 1 600 euros. Mais quand les travailleurEs demandent leur dû, comme ceux de la sécurité dans les aéroports lors des fêtes, Sarkozy et son gouvernement se déchaînent contre les grévistes, envoient leurs flics. C’est avec cette politique qu’il faut en finir.

Yvan Lemaitre