Publié le Lundi 8 août 2022 à 09h41.

Liberté pour Vincenzo Vecchi !

Le sommet du G8 du 20 au 22 juillet 2001 à Gênes est marqué par trois jours d’émeutes et de violentes exactions policières qui causeront notamment la mort de Carlo Giuliani le 20 juillet 2020, qui martyriseront plus de 300 activistes qui s’étaient réfugiés à l’école DIAZ et qui feront plus de 600 blessés du côté des manifestants. Ce sommet a été qualifié par Amnesty International de « plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde guerre Mondiale ». Dans ce contexte dix militants altermondialistes ont été condamnés à de lourdes peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement, parmi eux, Vincenzo Vecchi qui s’était alors réfugié en France à Rochefort en Terre.

Les lois fascistes en marche

En août 2019 la police vient arrêter Vincenzo Vecchi, 18 ans après les faits, à la demande de l’État italien qui brandit le délit de « dévastation et saccage » issu de la loi fasciste mussolinienne.

Cette loi permet d’inculper une personne sur sa seule présence dans une manifestation lors de laquelle il y aurait eu de la casse. En outre, l’état italien utilisera des mandats européens afférents à l’anti-terrorisme et au grand banditisme. En Italie, aux États-Unis, comme en France, invoquer l’anti-terrorisme est une pratique malheureusement courante pour faire taire les militants d’obédience anarchiste, écologistes et ou révolutionnaires.

Depuis 2019 c’est la galère judiciaire pour Vincenzo. Par deux fois les juges français ont jugé que les mandats européens émis dans cette affaire étaient invalides.

Malgré cela, il semblerait que l’État français représenté par Macron, soit bien décidé à collaborer avec l’État italien néofasciste de Matteo Salvini à cette date. En janvier 2021 il renvoie l’affaire devant la Cour de cassation, celle-ci refuse alors de statuer et sollicite l’avis de la cour de justice européenne qui organise une audience en janvier 2022.

Rien d’étonnant à cela lorsque nous analysons la succession des postures sécuritaires de ce gouvernement au fil de son mandat, mais aussi lorsque nous voyons comment sont utilisées chez nous les lois anti-terroristes (voir l’affaire des inculpés du 8 décembre 2020 toujours en cours).

Rien d’étonnant encore lorsque nous voyons comment le tout sécuritaire qui surf sur la peur instillé « des ennemis de l’intérieur », qu’ils soient « d’ultra gauche » ou « musulman », amène des lois restreignant de plus en plus nos libertés qu’elles soient collectives ou individuelles (loi sécurité globale, loi « séparatisme »...).

Rien d’étonnant donc (et ces exemples ne sont pas exhaustifs), à ce que notre État s’acharne contre Vincenzo comme il le fait avec d’autres de ses concitoyens, car il s’agit de faire taire partout, la voix de celles et ceux qui rentrent en résistances face à l’autoritarisme qui protège la domination d’un capitalisme cynique et mortifère.

La cour de justice européenne complice !

Jeudi 14 juillet 2022 la Cour de justice européenne rend son avis : elle valide la demande d’extradition de Vincenzo vers l’Italie !

Voilà un message clair et sans ambiguïté pour l’ensemble des militants : les États européens sont d’accord pour avaliser l’utilisation d’une lois fasciste et plus largement pour faire régner la peur sur l’ensemble des personnes qui oseront se joindre aux mouvements de résistances dits « radicaux » parce qu’ils ne joueraient pas le jeu sage de « la manifestation pacifiste ».

C’est maintenant à la Cour de cassation de statuer.

Ce sera le 11 octobre à Paris

Soutien à Vincenzo Vecchi !

Le « comité de soutien à Vincenzo » de Rochefort en Terre appelle à un rassemblement lundi 8 août à 18h30 à Rochefort en Terre devant la mairie, et le 11 octobre à Paris ! Il appelle aussi à réactiver partout les comités de soutiens locaux et a organiser des mobilisations.

La bataille judiciaire se poursuit, ça coûte de l’argent, vous pouvez soutenir la lutte : https://www.comite-soutien-vincenzo.org/

Le NPA Rennes appelle l’ensemble des militantEs politiques, associatifs, collectifs à organiser des comités de soutien ou a rejoindre les comité de soutiens locaux déjà actif, à organiser des mobilisations partout sur le territoire.

Liberté pour Vincenzo Vecchi !