Publié le Mercredi 11 janvier 2012 à 21h54.

Mort de Wissam à Clermont-Ferrand

Il y a désormais un mort de plus au compteur des victimes de violences policières. Wissam el-Yami est décédé lundi 9 janvier à la suite de son interpellation par la police lors de la nuit de la Saint-Sylvestre. Cette nuit-là, à Clermont-Ferrand, menotté, plaqué et maintenu au sol, Wissam a subi des violences inacceptables. Le malaise cardiaque qui a suivi l'a plongé dans un coma dont il ne se réveillera jamais. Le quartier de la Gauthière, où vivait Wissam, est sous le choc face à une telle violence. Depuis cette arrestation révoltante, les habitantEs se sont rassembléEs à maintes reprises pour exprimer leur indignation. Le samedi 7 janvier, ils étaient plus de 500 à marcher silencieusement pour que « justice soit faite ». La seule réponse qu'ils ont reçue a été le quadrillage de leur quartier par un hélicoptère et un déploiement des forces policières. L'interpellation de dix-sept personnes lundi soir ne fait que confirmer le climat ultra-répressif qui vise en ce moment tous ceux qui protestent contre la mort de Wissam et qui risquent aujourd'hui des mois de prison ferme pour jet de pierres. Si l'information judiciaire requalifiée désormais en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personnes dépositaire de l'autorité publique » est ouverte à l'encontre de ces fonctionnaires de police, il n'est hélas pas tout à fait certain qu'elle aille jusqu'au bout et en toute indépendance, à l'instar des autres affaires mettant en cause les forces de l'ordre. Le sentiment d'impunité de la police grandit, et les habitantEs des quartiers populaires en font de plus en plus les frais. Désormais, l'usage de la violence lors des interpellations se banalise et certains commissariats se transforment en zones de non-droit. Les passages à tabac, intimidations, humiliations, insultes racistes et violences en tout genre se multiplient quotidiennement dans le plus grand silence. La France se transforme de plus en plus en État policier où toute forme de résistance et de contestation n'est plus admise. Combien de Wissam laissera-t-on encore mourir sous les coups de la police ?

Coralie Wawrzyniak