Publié le Mercredi 23 septembre 2015 à 09h50.

Répression : Le 23 septembre… et après ?

La CGT organisait ce mercredi 23 septembre une journée nationale de mobilisation pour la défense des libertés syndicales.

Cette initiative est la bienvenue dans un contexte d’attaques multiples contre les équipes syndicales combatives, mais elle interroge aussi sur la stratégie à mettre en œuvre. En effet, il apparaît clairement que si les attaques antisyndicales ont toujours constitué une réalité quotidienne pour les militants dans les entreprises, surtout du privé, elles ont pris une ampleur plus importante depuis quelques années. 

L’un des phénomènes nouveaux est que les équipes syndicales du public y échappent de moins en moins. Un facteur qui a clairement joué dans la prise en compte du phénomène par la confédération, ainsi que les remises en cause depuis les dernières municipales des hébergements (bourses du travail...) proposés par un certain nombre de mairies. Le premier mérite de cette journée du 23 est donc de reposer publiquement la question des libertés syndicales.

Pour une véritable campagne

Cependant, au-delà de cette seule journée, c’est une véritable campagne qui va devoir se développer. La CGT à elle seule ne saurait répondre aux enjeux posés, et la confédération peine à développer une analyse approfondie de ce phénomène.

En effet, il y a une tension très forte entre la volonté des différents appareils syndicaux de conserver leur place dans le dialogue social, avec tous les postes qui y sont liés, et la nécessité de remettre en cause ce carcan idéologique pour redonner toute sa place au conflit de classe et à la mobilisation des salariés.

Qui plus est, il faudrait mettre fin à la fiction de la neutralité de l’État, auquel on fait appel pour la garantie des droits. Parfaitement inséré dans la dynamique libérale européenne, l’État français est aujourd’hui un rouage essentiel dans la déconstruction des acquis et droits syndicaux.

Une révision douloureuse mais cependant indispensable pour parvenir à construire une contre-offensive victorieuse et redonner de la vigueur au syndicalisme contemporain.

Henri Clément