La troisième réunion du Conseil politique national (CPN) a eu lieu, les 19 et 20 septembre. Plus de 150 camarades y ont débattu et décidé de la rentrée politique et militante du NPA.
Les échanges ont abordé dans un premier temps la situation sociale, marquée par la crise, dans un climat de démobilisation où les luttes ne parviennent pas à faire barrage aux licenciements et à Sarkozy. Mais les résistances se multiplient et nourrissent une hostilité et une colère de plus en plus fortes.
Dans ce contexte, l’ensemble du NPA se mobilise sur tous les fronts, notamment contre la privatisation de La Poste, pour la défense des droits des femmes, dans les marches contre la précarité et le chômage et à l'occasion du sommet de Copenhague contre le capitalisme prétendument repeint en vert.
Notre campagne de rentrée, baptisée « campagne emploi », inclut toutes ces dimensions et porte des revendications qui vont contre la fatalité : interdiction des licenciements, baisse du temps de travail, augmentation de 300 euros net des revenus et la garantie de 1500 euros net minimum à toutes et tous. Il est urgent de redonner confiance à toutes celles et ceux qui payent la crise, de faire converger les mobilisations et d’offrir des perspectives sur le terrain politique.
C'est le sens de notre politique unitaire dans les luttes et pour rassembler la gauche radicale, anticapitaliste et antilibérale lors des prochaines élections régionales. Contre la droite et face à une recomposition de centre gauche, nous voulons créer une alternative à gauche. Il nous faut porter ensemble une plate-forme de soutien aux luttes, des exigences sociales et écologiques et s'opposer à la politique gouvernementale. Prendre ces défis au sérieux nécessite d’être indépendant du PS et des Verts et cela jusque dans les conseils régionaux.
Une large majorité de membres du CPN a considéré qu’il convenait de mener bataille sur le terrain unitaire en mettant en avant l’incompatibilité programmatique entre ceux qui veulent rompre avec le système et ceux qui veulent l’aménager. De cette incompatibilité découle le refus de participation aux majorités de gestion et aux exécutifs avec le PS ou les Verts.
Un débat a été introduit par la Commission d’intervention féministe pour préparer la manifestation nationale du 17 octobre et pour réaffirmer notre féminisme, comme théorie et comme pratique, dans une situation où les attaques contre les femmes se multiplient : suppression d'emplois publics, réforme des retraites, suppression des maternelles. Les femmes représentent 80% des travailleurs pauvres et 90% des emplois à temps partiel. La majorité des travailleurs à la chaîne sont des travailleuses, la grande distribution exploite sans retenue les femmes et l'égalité salariale n'est toujours pas acquise.
Le CPN s'est clôt par un point sur la construction du NPA ses finances. Un gros effort organisationnel est devant nous : il est urgent de se déployer non seulement en direction de toutes celles et tous ceux qui ont participé à l’aventure de la fondation du NPA mais aussi des milliers d’autres qui pourraient nous rejoindre. La poursuite du processus est à ce prix. De même, pour nous donner les moyens de mener notre politique de manière indépendante et de pérenniser notre système de presse, il nous faut mieux faire fonctionner notre système de cotisation.
Myriam Duboz et Ingrid Hayes
Première réunion du groupe de travail de la gauche radicale
La CPN a permis de confirmer l’organisation et la tenue, le 28 septembre, à l’initiative du NPA, d’une première réunion du groupe de travail de la gauche radicale que nous avions proposé au mois de juin. Toutes les forces contactées ont indiqué leur disponibilité, hormis Lutte Ouvrière qui, à ce jour, ne nous a pas répondu.
Cette première réunion doit permettre à chaque composante d’exposer sa vision de la situation politique à cette rentrée et la manière dont elle souhaite y intervenir mais aussi de vérifier nos capacités à soutenir ensemble les résistances et les mobilisations en cours contre la politique du gouvernement et du patronat. Le groupe de travail a également vocation à définir en commun le contenu de l’alternative programmatique que nous pourrions porter ensemble, dans le cadre d’un accord national pour les élections régionales, face à la droite mais aussi en rupture avec le social-libéralisme et la recomposition politique en cours d’un pôle de centre-gauche. Il s’agira de se fixer un calendrier et des thématiques à creuser plus particulièrement.