La conférence nationale du NPA sur l’intervention féministe s'est tenue les 13 et 14 juin. Le point avec Myriam Duboz, salariée de la ville de Lyon et membre du Comité exécutif du NPA.
Qu’as-tu pensé de cette conférence ?
Une très bonne initiative, des débats constructifs, intéressants avec une assistance nombreuse, jeune, mixte et motivée ! Une rencontre nationale est toujours l’occasion d’échanger, de structurer l’intervention du NPA et de préparer nos campagnes à venir. Nous avons pu mesurer l’importance que le féminisme, comme d’autres domaines d’intervention du parti, soit une question transversale à tout le NPA. Nous devons nous organiser pour travailler entre commissions, comme avec la commission d’intervention sur les lieux de travail (CILT) , la commission LGBTI et aussi la commission quartier populaires et précarité, dont des camarades étaient présentes.
Qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Tout d’abord une formation, grâce aux interventions de camarades sur l’histoire du féminisme, l’évolution des mouvements, la situation actuelle des droits des femmes. La crise et les mesures du gouvernement Sarkozy dans la santé, l’éducation, le développement des services à la personne, les contrats précaires et le RSA organisent la casse du droit des femmes et continuent à dégrader leurs conditions de vie. Face à cette situation alarmante, il faut réactiver un mouvement féministe lutte de classe qui intervienne dans les comités, les collectifs unitaires, les syndicats et les associations.
Comment vois-tu ton intervention féministe maintenant ?
Cette rencontre a permis d’échanger sur nos expériences et nos initiatives. Nous allons mettre en pratique à Lyon ce qui se fait à Toulouse, où les camarades vont dans les comités pour assurer une formation féministe. Appeler à une formation féministe « classique », organisée en dehors des réunions de comités, risque de ne toucher que les camarades déjà sensibilisés à cette question. Nous constatons que le féminisme n’est pas toujours perçu clairement. Nous devons expliquer qu’il n’est pas exclusif, qu’il ne s’oppose pas à la lutte contre l’ensemble des discriminations, bien au contraire. Il n’a pas pour but non plus de victimiser les femmes, mais de défendre nos droits. Il nous faut prendre part au Collectif national de défense pour les droits des femmes (CNDF) et nous battre pour la loi-cadre. Il nous faut réfléchir ensemble à une société débarrassée des rapports de domination, quels qu’ils soient.
Et pour les campagnes futures ?
A Lyon, nous participons au collectif unitaire de défense du droit à l’IVG car la mairie PS a décidé de fermer le principal centre d’orthogénie [lire page 12]. Nous menons cette lutte avec des diffusions de tracts, des manifestations et une pétition. A cette rencontre, nous avons fait la connaissance de camarades de la région Rhône-Alpes. Avec des militantes de Saint-Etienne, nous avons décidé de faire des réunions communes et de préparer ensemble nos initiatives. Bien sûr, il y a le calendrier des initiatives nationales, comme la manifestation nationale pour le droit des femmes, le 17 octobre. Nous allons discuter de la possibilité d’organiser, à Lyon, une initiative féministe NPA qui rassemble les militants de la région. Nous avons aussi à préparer activement la journée contre les violences faites aux femmes du 28 novembre, ainsi que la marche contre la précarité, en décembre.
Propos recueillis par Léa Guichard