Ils sont venus de Libye, de Tunisie, de Somalie, du Soudan et d’ailleurs. Ils ont traversé la Méditerranée pour fuir la guerre et la misère. Et mercredi 10 juin, ils sont venus à Strasbourg pour dénoncer la mort de milliers de migrantEs en mer, conséquence directe de la politique migratoire de l’Union européenne, aveuglée par une obsession sécuritaire toujours plus meurtrière. La mission Frontex n’a pas pour but de sauver des vies mais d’intercepter, de contrôler et d’expulser les migrantEs. Les migrantEs sont donc venus pour revendiquer la suppression de Frontex et pour que l’argent dépensé dans le cadre de cette politique sécuritaire soit utilisé pour la transformation de la Zone euro-méditerranéenne et de ses frontières meurtrières en Zone de solidarité, de droit à la protection et de liberté de circulation et d’installation.
Lors d’une action organisée par l’ATMF, Attac Strasbourg, la Cimade, D’Ailleurs nous sommes d’ici, Watch The Med Alarm Phone et le NPA 67, les migrants ont traversé symboliquement la rivière qui sépare la Cour européenne des droits de l’homme et le Parlement européen pour interpeller les parlementaires et leur remettre un texte dénonçant les méfaits de l’Europe forteresse et affirmant leurs revendications. À l’accostage du zodiac, des eurodéputés les ont accueillis, parmi lesquels se trouvaient nos camarades de Podemos et de Syriza. Les migrantEs et les familles d’enfants disparus en Méditerranée, entourés des manifestantEs venus les soutenir, ont pu témoigner et partager leurs récits et expériences.