Meeting le 11 décembre à Montreuil avec Olivier Besancenot et des animatrices et animateurs du mouvement socialLe mouvement social de l’automne mérite bien que l’on prenne le temps d’en tirer un bilan et des enseignements. Le NPA souhaite le faire avec celles et ceux qui se sont retrouvéEs, dans les grèves, les blocages, les manifestations, dans différents secteurs professionnels, régions et localités. Des débats ont eu lieu sur la stratégie, les moyens d’action, mais aussi sur les exigences à mettre en avant. Ils n’ont pas empêché l’unité et la puissance du mouvement, mais demeurent et demeureront d’actualité. L’ambition de la première séance est de permettre un débat ouvert et pluraliste avec les différentEs acteurs et actrices du mouvement. Sont invitéEs à y participer des représentantEs des organisations syndicales (CGT, Solidaires, FSU) du Collectif pour les droits des femmes, d’Attac, de Copernic et de plusieurs secteurs professionnels ou géographiques. Le débat s’appuiera sur des témoignages des diverses expériences, une mise en commun indispensable car selon les régions ou les secteurs, la mobilisation n’a eu ni la même force ni les mêmes formes. Ce mouvement, d’une ampleur exceptionnelle, a été soutenu majoritairement, pourtant il n’a pas gagné et la loi est votée. Il est indispensable pour ses acteurs et actrices de comprendre ce qui a manqué pour parvenir à la grève générale, mais aussi de mesurer les avancées et les acquis. Un travail en atelier permettra d’approfondir ces points. La combativité a été confrontée aux stratégies de l’État et du patronat pour empêcher la mobilisation ou en limiter l’impact : répression policière, service minimum et réquisitions. Mais les obstacles sont aussi dans l’organisation de la production avec des statuts différents, la sous-traitance, la précarité…Des manifestations d’une puissance historique, des journées de grève massivement suivies mais un nombre limité de secteurs en grève reconductible, des blocages de zones industrielles, de plateformes d’approvisionnement, de dépôts de carburants… Ces différentes formes de lutte se sont combinées, renforcées souvent, concurrencées parfois ?Les temps forts organisés par l’intersyndicale nationale ont été des succès. Mais ce qui a fait la force du mouvement, ce qui a rendu la victoire envisageable, c’est la détermination des secteurs ayant fait le choix et eu la force de partir en grève reconductible, de préparer l’affrontement. Ce sont aussi les quelques villes où la grève s’est réellement généralisée à plusieurs secteurs décisifs. Les assemblées générales ont souvent été réduites, les comités de grève inexistants. Parfois les organisations syndicales ont assumé la construction de lieux de débats et de démocratie intersyndicaux, interprofessionnels, d’autres fois ils ont existé en marge d’elles. Pour le NPA, l’auto-organisation est une question essentielle, parce qu’elle met en place une pleine démocratie qui rend la grève plus efficace, mais aussi parce qu’elle permet de faire collectivement l’expérience des capacités à décider et à contrôler la mobilisation aujourd’hui… l’ensemble de la société demain. Poursuivre la réflexion communeCe mouvement inédit a déjà suscité un certain nombre d’analyses des réalités de la classe ouvrière, de comparaisons sur l’ampleur des grèves et des manifestations, de réflexions militantes sur un « mouvement rampant », « une guérilla sociale »… La mobilisation ne s’est pas cantonnée à la seule question des retraites, elle a posé des questions profondément politiques de répartition des richesses, d’oppression des femmes, de légitimité du pouvoir et des institutions, de choix de société… Comment continuer ensemble pour construire un programme et les outils pour résister aux politiques d’austérité ? Une deuxième série d’ateliers permettra de poursuivre la réflexion commune.La convergence des luttes et l’articulation entre grève et blocage seront abordées respectivement à la lumière des expériences des territoriaux et des transports. Les problèmes d’effectifs et de conditions de travail, par exemple dans la santé, les licenciements et les fermetures d’entreprise comme dans le secteur automobile ont donné lieu à des combats spécifiques. Comment se sont-ils articulés avec le mouvement d’ensemble sur les retraites ? Les attaques contre le service public de l’Éducation nationale concernent à la fois les lycéens, le personnel enseignant ou non, les parents d’élèves. Autour des établissements scolaires se tissent aussi des liens interprofessionnels. La classe ouvrière n’est pas seulement composée par les salariés stables et à statuts des grandes entreprises du public ou du privé. Comment entraîner l’ensemble du salariat dans la grève : salariés des PME, chômeurs précaires ? Une journée bien remplie, de débats et d’échanges !Christine Poupin