Impossible d'y croire quand avec tant d'autres, j'ai appris la nouvelle.
Ignace était un vieux copain. On se connaissait depuis des dizaines d'années sans vraiment se connaître. Pour moi Ignace était un modèle de militant. Souvent difficile à joindre au téléphone, discret sur sa vie, il était toujours présent dans les luttes. Présent pour défendre ses camarades d'usine, présent pour défendre toutes les boites en lutte dans sa région, présent pour défendre les mal logés, les immigrés, présent pour défendre les revendications du peuple basque, présent pour défendre les syndicats, présent pour défendre la LCR puis le NPA, présent comme militant de la IVe Internationale.
Honnête, discret et respectueux, Ignace gagnait rapidement la sympathie de toutes et tous. Avec la politique, le rugby était sa passion et à chaque réunion publique, je lui disais : « Vous serez au moins 15 ». Syndicalisme, politique, rugby, gentillesse, simplicité. C'était Ignace et il n'aurait pas voulu qu'on le pleure.
Mais quand même, tu vas nous manquer. Alors, on continue et comme toi, on ne lâche rien.
Alain Krivine