Nous avons connu René Alègre, lorsqu’avec Martine ils sont venus s’établir dans l’Aude pour leur retraite. Ils avaient déjà une vie militante bien remplie sur Paris, Alençon et Orléans...
Dans les manifestations à Carcassonne, nous étions peu, au début, à porter le drapeau de la LCR. René se revendiquait trotskiste, révolutionnaire, internationaliste, féministe, et n’a jamais dévié de cet engagement, depuis son adhésion à la Ligue communiste révolutionnaire en 1972 jusqu’à son adhésion au NPA. Soit un demi siècle de révoltes et de fidélité à une idée généreuse, celle d’un monde meilleur. Sa dernière sortie avec Martine fut pour aller fin août à l’université d’été du NPA à Port Leucate. Il y a échangé quelques mots avec Alain Krivine et d’autres. Et il était heureux d’y avoir vu beaucoup de jeunes.
On peut dire que si René n’aimait guère se mettre en avant, en revanche, il était toujours volontaire pour les tâches militantes. Et s’il était ferme sur ses convictions, il n’était pas sectaire et aimait débattre avec les camarades d’autres organisations. N’oublions pas son soutien constant au Réseau éducation sans frontières (RESF) et à Amnesty international.
Avec le temps, nous avons découvert d’autres aspects de la vie et de la personnalité de René... Le traumatisme qu’il portait en lui de la guerre d’Algérie, qu’il avait vécue comme appelé du contingent. Sa passion pour l’histoire et avant tout celle du mouvement ouvrier, la Révolution russe, la guerre d’Espagne, la Résistance, la guerre d’Algérie... Sur tous ces thèmes, René était un puits de connaissances, et il savait toujours nous étonner par son incroyable mémoire des événements, des noms et des dates, pour nous commenter par exemple un article du « canard » du NPA. Et il était bien sûr le seul à pouvoir chanter l’Internationale en russe !
Enfin et surtout, René était un ami chaleureux, généreux, qui aimait la tchatche, jamais à court d’une bonne histoire à raconter, et qui aimait faire partager sa préférence pour les vins de Loire.
René, nous t’adressons un dernier abrazo et, dans ce moment douloureux, nous tenons à manifester toute notre affection et notre sympathie à Martine et à ta famille. La lutte continue, le meilleur hommage que nous puissions te rendre en te gardant présent dans nos pensées.
Le NPA Aude