1) Vers un nouvel effondrement de l’économie internationale ?
La crise vient de connaître un nouvel épisode aigu avec la crise boursière chinoise. La place prise par la Chine sur les marchés financiers s’est illustrée très concrètement à travers la vitesse avec laquelle la crise boursière de Shanghai s’est répandue sur toutes les places financières et pas seulement en Asie. Cette propagation rapide de cette crise boursière est symptomatique de la nervosité des capitalistes qui paniquent tellement eux-mêmes sont inquiets de la crise de leur propre système. Elle est surtout la conséquence du ralentissement de la croissance en Chine dans un climat de spéculation boursière encouragée par l’État.
La vraie croissance chinoise est probablement autour de 3% (et non de 7%), et elle est la conséquence d’une chute de l’investissement productif, elle-même conséquence d’une chute importante du taux de profit, en raison de la très forte accumulation du capital des années antérieures et des hausses importantes de salaires.
La Chine ainsi que les autres pays émergents ont été, pendant toute la dernière période, le moteur de l’économie mondiale.
Cette crise boursière annonce une nouvelle crise financière globale car l’économie mondiale est en quasi-récession et que les liquidités abondent comme jamais. Il est difficile d’en prévoir le rythme et l’impact, elle peut déboucher sur une récession ou sur un effondrement de l’économie mondiale.
Quoi qu’il en soit, les classes dominantes et leurs États poursuivent la même politique en l’accentuant : créer massivement de la monnaie qui alimente les bulles financières sans relancer l’accumulation du capital, multiplier les subventions aux capitalistes et continuer les attaques contre les salariéEs, entrainant une augmentation des politiques d’austérité, une paupérisation croissante d’un côté et une concentration de richesses de l’autre.
Cela tendra à accélérer les phénomènes politiques à l’échelle internationale, ce qui impose de tirer un bilan des principaux événements de la dernière période.
2) Solidarité avec tous les migrants
Le drame des réfugiés vient souligner les ravages provoqués par les politiques des grandes puissances au premier rang européennes et leur incapacité à y faire face. Les réfugiés syriens, afghans, érythréens notamment fuient la guerre et la misère qui résultent des interventions impérialistes successives au Moyen-Orient ou en Afrique. La droite comme le PS glosent beaucoup sur la nécessité qu’il y aurait à différencier les réfugiés des migrants pour tenter de concilier l’obligation dans laquelle ils se trouvent de répondre à la crise des réfugiés et leur politique d’immigration contrôlée, de fermeture des frontières et de répression (cf. La Chapelle et plus récemment Saint-Ouen). La politique des quotas en est l’illustration même de cette politique : il s’agit de faire croire que les pays européens acceptent des migrants, alors qu’en réalité, les chiffres sont dérisoires (sauf en Allemagne) et ne serviront qu’à argumenter contre l’accueil de nouveaux migrants.
En réalité, « réfugiés » et « migrants » fuient la même misère et la même violence engendrées par la politique des grandes puissances pour s’approprier les richesses des peuples -directement ou indirectement par la dette- ou les conséquences du réchauffement climatique.
Cette situation engendre un élan de solidarité nouveau en Europe. Nous essayons de développer ce type de mouvement en France (où pour l’instant il reste faible) et à donner un contenu politique de classe et anti-impérialiste à l’émotion suscitée par le drame des migrants comme par l’hypocrisie cynique du pouvoir, du PS et de la droite et l’extrême droite, en particulier dans la jeunesse.
Sur fond de discours humanitaire se déroule en parallèle une campagne xénophobe et islamophobe (certains maires disent ne vouloir accueillir que des chrétiens…) que le FN assume brutalement, sans le moindre scrupule tout en s’appuyant sur l’hypocrisie cynique de la gauche libérale et la crapulerie de la droite.
Il nous faut y répondre pied à pied, sur nos lieux de travail et dans les quartiers populaires, sans céder un pouce au nationalisme (présent jusqu’au Front de gauche) pour défendre la solidarité internationaliste des opprimés.
La réponse du mouvement ouvrier n’est pas la hauteur de la situation.
Combiner la solidarité humanitaire avec les réfugiés avec une politique de classe pour contrer le gouvernement implique de prendre des initiatives.
Le NPA continuera à être au premier rangs de ceux qui disent « bienvenue » aux réfugiés, de mobiliser dans les semaines à venir pour lever tous les obstacles à leur accueil, organisant aussi la solidarité concrète pour des conditions d’hébergement décentes, contre les exactions policières, tout en exigeant que, concrètement et durablement, l’Etat et les collectivités locales mettent sur pied des structures d’accueil et des conditions de logements décentes pour les réfugiés. Le gouvernement ne doit pas se réfugier derrière l’absence d’accord européen pour fuir ses responsabilités. Le NPA met en avant une exigence simple : l’ouverture des frontières, pour que cesse la violence et la mort pour les réfugiés. Ouvrir les frontières et assurer l’acheminement depuis leurs lieux d’exil des hommes et des femmes qui fuient des zones de guerre et d’insécurité.
Nous nous battons pour imposer la reconnaissance des principes de libre circulation et libre implantation. Le NPA continuera de combattre les campagnes racistes, sécuritaires et xénophobes aux odeurs nauséabondes. Les migrations de centaines de millions d’hommes et de femmes dans le monde (plus de 200 millions en 2014) sont un phénomène durable, qui ne concerne d’ailleurs pas que la France et l’Europe.
Bien des salariés craignent un accueil massif des migrants, et encore davantage l’ouverture des frontières, la liberté de circulation, la régularisation de tous les sans-papiers. Ils croient que cela ne peut qu’aggraver le chômage et faire baisser les salaires. Mais les immigrés, les migrants ne sont en rien responsables du chômage. C’est bien le patronat, le gouvernement qui le sert, qui en sont responsables. Ce sont eux qui mettent les travailleurs en concurrence entre eux. Et en prime, les uns et les autres avec l’aide de la droite et de l’extrême droite, voudraient opposer les français aux étrangers, nous diviser pour mieux nous exploiter.
Les migrants ne sont pas des adversaires des travailleurs de ce pays, ils sont des travailleurs, comme eux, victimes de drames dans lesquelles le gouvernement et le grand patronat portent une lourde responsabilité.
Nous militons pour la solidarité entre les exploités et les opprimés, toutes les victimes de ce système barbare, pour défendre nos intérêts communs contre ceux qui ne pensent qu’à leurs profits, leurs dividendes. Nous laisser diviser, c’est nous affaiblir.
Outre la propagande et la prise d’initiative de l’organisation au niveau national et local et la coordination de l’intervention des camarades impliqués dans le soutien au réfugiés, la tâche de l’ensemble des camarades quel que soit leur secteur d’activité consiste à s’appuyer sur nos implantations pour argumenter dans nos milieux contre les idées réactionnaires et racistes concernant les réfugiés et les travailleurs immigrés. Nous cherchons en particulier à faire en sorte que les structures syndicales où nous avons une influence mettent à l’ordre du jour de leurs débats et de leurs activités cette question (tracts, points lors des heures d’informations syndicales, appel aux rassemblements/manif). Les expériences d’intervention dans la jeunesse en ce sens sont encourageantes et montrent que c’est un vecteur de politisation dans ce milieu.
La solidarité avec les migrants, c’est aussi la lutte contre la guerre, l’impérialisme.
Nous pouvons reprendre l’initiative, en convoquant une réunion unitaire en proposant une manifestation de rue sur Paris. Nous soutenons l’idée qui circule suite à la réunion unitaire du 8 septembre d’un rassemblement début octobre. Au-delà de cette échéance rapprochée, nous défendons l’idée d’une manifestation nationale à Paris fin octobre ou début novembre qui donne une perspective de mobilisation à toutes celles et tous ceux qui veulent intervenir face à ce drame.
3) Refuser la réponse guerrière
Le comble du cynisme est celui de Hollande et de son gouvernement qui tentent de reprendre l’initiative en particulier face à Merkel non sur le terrain humanitaire ou de l’accueil des réfugiés mais sur le terrain de l’interventionnisme militaire. En annonçant la préparation de frappes aériennes en Syrie en accord et en relation avec la Grande Bretagne et Cameron, Hollande prétend prendre le mal à la racine. Il se livre en réalité à une vulgaire opération de politique intérieure en utilisant à la fois la compassion à l’égard des réfugiés et la haine de Daesh pour reprendre l’initiative et tenter d’imposer l’union nationale derrière lui. Il se fait dans le même temps le complice d’Erdogan, qui, aux frontières de la Turquie, réprime violemment les kurdes. Sarkozy joue au monsieur plus dans l’aventurisme militaire en défendant une intervention au sol.
Des frappes aériennes en Syrie ne feront que renforcer le dictateur Assad qui a massacré son peuple et aggraver encore le chaos engendré par les guerres impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Afrique, complément de la guerre permanente menée contre le peuple palestinien.
Cette nouvelle aventure militaire démontre l’incapacité des classes dominantes à apporter la moindre réponse aux drames que leur politique a engendrés si ce n’est une fuite en avant militaire ou policière qui ne peut qu’exacerber les tensions et provoquer de nouveaux drames à une échelle supérieure.
Nous réaffirmons plus que jamais notre solidarité avec la lutte du peuple syrien qui affronte les forces contre-révolutionnaires que l’impérialisme a largement encouragées.
Nous dénonçons ces surenchères militaires, nous nous opposons aux frappes aériennes, nous revendiquons le retrait des troupes françaises d’Afrique et du Proche Orient.
4) La crise climatique et l’échéance de la COP 21
La crise climatique comme la dégradation de l’environnement par des politiques industrielles et urbaines soumises à la logique capitaliste (comme l’illustre la catastrophe de Tianjin) deviennent de plus en plus une menace pour les travailleurs et les couches populaires de toute la planète. La COP21, la conférence sur le climat de Paris, est l’occasion de dénoncer non seulement l’impuissance des États face aux changements climatiques mais leur passivité qui est la conséquence de leur adaptation à cette logique de destruction et de production inutile.
Ce choix donne pleine satisfaction aux multinationales qui ne voient dans le défi climatique que l’opportunité de « nouveaux marchés » : marchés du carbone, des renouvelables, de la capture-séquestration, de l’appropriation des ressources, de leur privatisations – notamment celle de l’eau. Un traité éventuel sortant de la Conférence ne sera que de la poudre aux yeux. Dans le meilleur des cas, si rien ne bouge vis-à-vis des engagements des uns et des autres, le résultat annoncé le plus probable sera une hausse de température de 3,6°C d’ici 2100, ce qui correspond à l’engloutissement de pans entiers de terres habitées aujourd’hui et à des catastrophes inimaginables.
La mobilisation en cours doit connaître un premier point culminant à Paris, lors de la COP 21, et se poursuivre au-delà. Nous sommes dans ce mouvement, en particulier dans la jeunesse pour y dénoncer la soumission à la logique du profit. De nombreuses initiatives se tiennent dans les prochaines semaines (Alternatiba ou autres), nous devons trouver les formes pour être présentEs, clairement partie prenante de la mobilisation pour le climat, décidés à la construire et porteurs de propositions que nous souhaitons débattre.
Du point de vue de notre participation à la mobilisation pendant la COP, à ce stade le NPA doit chercher à s’inscrire dans le calendrier suivant : Les 28-29 novembre, des marches dans les villes et à Paris. Partout nous devons prendre les contacts pour que les cadres les plus larges puissent se mettre en place. Les 5-6 décembre : Nous devons nous donner les moyens d’être présents à Montreuil pour le Sommet citoyen. Cela demande une mobilisation forte des camarades. Enfin nous devons prévoir une mobilisation nationale le 12 décembre.
Partout, nous devons prendre les contacts pour que des cadres larges se mettent en place en cherchant À y associer des secteurs du mouvement ouvrier. Nous y défendrons la perspective d’une manifestation nationale, indépendantes du gouvernement et des négociateurs de la COP 21, car il s’agirait de la seule initiative pouvant prendre une dimension a la supercherie de la COP 21, d’affrontement contre les gouvernements et en premier lieu le notre. Une telle échéance permettrait de chercher à mobiliser largement dans la jeunesse, le monde du travail et les classes populaires.
Il ne peut y avoir qu’une réponse globale qui remette en cause la base même de cette logique, la propriété privée capitaliste.
Mette en œuvre une transition énergétique dans tous les secteurs d’activité (logement, transports, énergie, agriculture…), et respectueuse de l’environnement impose de rompre avec la logique de la rentabilité pour organiser le contrôle des travailleurs et de la population sur la production dans la perspective de sa planification démocratique en fonction des besoins sociaux et écologiques.
Cela impose l’appropriation publique, la socialisation des grands domaines de l’énergie, des banques, sous contrôle des travailleurs eux-mêmes, des producteurs et des consommateurs. C’est en cela qu’il ne peut y avoir de réponse à la crise climatique sans réponse à la question sociale. Les deux sont liées.
5) L’offensive du gouvernement Hollande-Valls
La politique du gouvernement et du patronat s’inscrit pleinement dans la logique austéritaire (hôpitaux, postes, PPCR, éducation nationale, fonctionnaires…). En cette rentrée l’offensive se focalise contre ce qu’il reste du droit du travail avec le rapport Combrexelle sur « la négociation collective et l’emploi » dans la foulée des déclarations de Macron. Combrexelle, (auprès de qui tous les gouvernements depuis Jospin ont pris « conseil » et qui a déjà remouliné le code du travail) annonce un vaste de champ de réformes, avec pour ligne de mire la refonte totale de l’architecture du droit du travail en quatre ans, de façon à supprimer les quelques obstacles légaux encore existants aux attaques en règle contre l’emploi, les salaires et les conditions de travail, en augmentant ainsi la taxe d’exploitation.
Il s’agit de donner la priorité à l’accord d’entreprise sur la loi et l’accord de branche, afin de contourner les garanties collectives qu’ils contenaient encore même s’il est moins favorable. Les dispositions du code du travail sur la durée du travail, sur l’organisation du travail et sur les licenciements économiques seront modifiées, de sorte que chaque branche -dont le nombre serait réduit car un nombre trop grand de branches ne facilite pas la négociation- puisse fixer son propre « ordre public » qui s’appliquera à toutes les entreprises sans dérogation possible. Les négociations de branche et d’entreprise seront facilitées dans les champs identifiés comme « prioritaires » (conditions de travail, durée du travail, emploi et salaires). Enfin, les accords seraient limités dans le temps.
La seconde étape consisterait, d’ici quatre ans, en une réécriture entière du code du travail. L’ordre public social serait pour l’essentiel défini au niveau de la branche et les règles particulières dans l’entreprise : le code du travail n’aurait plus qu’un rôle de remplaçant qui n’interviendrait désormais plus qu’en cas de « panne » dans les négociations.
Une conférence sociale est prévue le 19 octobre 2015, une négociation interprofessionnelle suivra et une loi est annoncée pour 2016.
Le MEDEF se dit « séduit », il y a de quoi… Son objectif est maintenant de réduire au strict minimum les protections codifiées, applicables à l’ensemble des salariés indistinctement de la branche ou de l’entreprise.
Même si le patronat n’a pas attendu cette réforme pour passer à la vitesse supérieure dans ses attaques (y compris en ce qui concerne les 35 heures comme en témoigne actuellement le cas de Smart), il s’engage une bataille politique d’ampleur pour contrecarrer cette nouvelle offensive qui prend appui sur les reculs accumulés au nom de ce prétendu « dialogue social » auquel se sont largement soumises les directions syndicales.
D’autre part une mission d’évaluation du temps de travail dans les trois versants de la fonction publique a été commandée au Président du conseil supérieur de la fonction publique territoriale, Philippe Laurent. Les conclusions de cette mission devraient être remises au gouvernement début 2016. Le Plan Hirsch, ainsi que les autres réorganisations en cours au sein de la fonction publique hospitalière, pourraient ainsi être une sorte de ballon d’essai pouvant être généralisé plus tard à l’ensemble des fonctionnaires, comme l’a été en son moment la réforme du régime spécial des retraites des cheminots en 2007 par rapport à la réforme des retraites de 2010.
6) Des ripostes à unifier
Les centrales dites «réformistes» se font désormais les soutiens systématiques de l’offensive menée par le gouvernement. La direction de la FSU s’embourbe de plus en plus dans le dialogue social avec la signature du protocole sur les carrières de Lebranchu qui constitue une nouvelle étape dans la casse du statut. Du fait de la crise interne qui a secoué la CGT, sa direction gauchit son discours en cette rentrée : 32h, menance de boycotter la conférence sociale du 19/10... Mais elle ne passe pas de la parole aux actes, en témoigne l’impréparation et le manque de contenu de la journée du 8/10. FO quant à elle refuse carrément de s’associer à cette journée et ne critique que de manière timide la réforme du code du travail qui s’annonce. Solidaires ne sort en rien du lot pour inverser la tendance, d’ailleurs il n’y a aucune transparence interne sur la consultation du fameux protocole. L’intersyndicale de l’AP-HP ou celle du secondaire dans l’éducation mettent à l’ordre du jour le retrait des réformes, ce qui est positif, mais ne préparent pas un plan d’action pour gagner, un tous ensemble qui soit autre chose qu’une énième séquence de grève saute-mouton ou une manifestation le weekend. En d’autres termes, les revendications se précisent, notamment sous la pression des salarié-e-s, mais bien évidemment pas le moyen de faire plier le gouvernement.
D’autre part, Il est symptomatique que sur la question du PPCR, les syndicats soient en train de « discuter » s’ils signent ou non au lieu de préparer une riposte. Rien n’est fait de la part des directions syndicales pour unifier un tant soit peu les luttes. Cette passivité laisse le champ libre au patronat et au gouvernement. Même les militants manquent de point d’appui pour contrecarrer cette offensive idéologique et politique.
Les équipes syndicales sont souvent déstabilisées et sans perspective, ce qui renforce le sentiment qu’on ne peut s’opposer au rouleau compresseur.
Dans ce contexte, le 8 octobre peut représenter une étape d’unification des luttes qui existent, de leur élargissement voire convergence, un moment aussi pour nourrir le débat sur la nécessité de construire un plan de mobilisation. Il est clair que ces journées commandées par en haut ne peuvent pas être une réponse vu le niveau de l’offensive. Mais elles peuvent être un point d’appui pour les militants syndicaux qui cherchent à agir pour renverser le rapport de forces. Il faut faire appel aux salariés, les aider à militer, chacunE et chacun à leur niveau en leur donnant les idées et la force de faire entendre leurs exigences et de dénoncer la campagne du PS et du patronat et reprendre en main leurs propres organisations. En ce sens nous devrons étudier la possibilité d’initiatives visant à remplir cette journée d’un contenu combatif, à la préparer par des AGs là où c’est possible, pour renforcer et coordonner les équipes militantes.
Le NPA tente de favoriser début octobre la mobilisation dans les villes de France où passent la délégation de comités de base du sud de l’Etat espagnol qui ont lancé la « marche européenne contre l’austérité », et pour la manifestation de Bruxelles appelée par de nombreuses organisations et syndicats le 17 octobre au moment du sommet des chefs d’Etat européens pour s’opposer à leur politique.
7) Contre l’extrême droite qui se prétend la seule alternative politique
Sur le plan politique, ici comme au niveau européen, les difficultés du monde du travail à reprendre l’offensive laissent le champ libre à la montée des idées et des forces réactionnaires. Les dégâts de la concurrence internationale et les politiques libérales discréditent les partis de gouvernement et ouvre la porte à l’extrême droite. Pour la concurrencer, le PS comme la droite font de la surenchère, ce qui a pour effet réel la préparation des consciences au discours de l’extrême droite.
Forte de ce contexte où la gauche comme la droite lui servent les plats, Marine Le Pen a réussi à écarter son propre père, à l’exclure du parti qu’il avait lui-même fondé pour asseoir son autorité, s’affirmer non seulement comme chef de parti mais aussi comme femme d’État. Elle liquide ainsi le passé du FN pour donner au FN l’image d’un parti nouveau et populaire tout en restant dans la continuité idéologique et militante du père.
Il n’y a pas d’autre force capable de s’opposer à la montée de l’extrême droite que le mouvement ouvrier, le monde du travail en relevant la tête.
Malheureusement, aujourd’hui, les forces à la gauche du PS sont plus que jamais bien incapables de prendre un tant soit peu l’offensive incapables de se dégager des calculs et manœuvres institutionnels (cumul des mandats, rapports fluctuants d’EELV et du PCF avec le PS…) et de leur stratégie réformiste plus générale (certains continuent même à soutenir Tsipras), elles ne sont pas capables de créer une dynamique pour incarner sérieusement les intérêts des classes populaires.
10 ans après les révoltes de 2005 dans les QP est organisée à Paris, le 31 octobre, une « Marche pour la dignité et contre le racisme ». Le NPA est déjà signataire de l’appel national et se donnera les moyens d’apparaître dans cette marche parisienne, mais aussi de nourrir l’hebdomadaire et d’organiser une activité locale en amont sur la question des révoltes de 2005 et des QP en général.