Publié le Vendredi 25 septembre 2015 à 10h22.

Beauvais (60) : Non à l’armement de la police municipale !

La maire de Beauvais organise une consultation dimanche 27 septembre concernant l’armement de la police municipale. Le NPA participe à un collectif unitaire pour dire non à cet armement. En tant que NPA, nous avons donc écrit un communiqué de presse :

Non à l’armement de la police municipale de Beauvais

Le NPA s’inquiète de la consultation organisée par la maire de Beauvais sur l’armement de la police municipale. Le contexte actuel, avec la montée du Front national et la proximité des élections régionales, suscitent une surenchère éhontée sur la question de l’insécurité. Pour nous, l’insécurité est avant tout sociale : avoir un travail, avoir un logement, telles sont les priorités que tout un chacun ressent.

Souhaitons-nous comme à Béziers, ville récemment gagnée par le FN, voir des affiches clamant que « la police municipale à un nouvel ami », une arme ? L’armement de la police municipale de Beauvais est dangereux. En effet, la multiplication des armes sera de nature à créer de l’insécurité au lieu de la diminuer. (...)

Depuis les années 2000, le débat porte sur l’utilisation de la police municipale comme police de proximité ou comme moyen de lutter contre la petite délinquance. Ce débat se tient sur fond de désengagement de l’État. Pour nous une police nationale d’investigation pour les délits et les crimes doit être de nature à répondre aux besoins. Au niveau municipal, des emplois socialement utiles doivent être créés.

Le développement de la police municipale et de la vidéosurveillance plombent les budgets des collectivités territoriales : 28 000 euros par agent et par an pour la police municipale (à multiplier par 50 pour Beauvais), auquel il faut ajouter la vidéosurveillance : 80 000 euros pour les étapes préliminaires + 20 000 euros d’installation par caméra + 28 000 euros par an et par agent mobilisé (12 agents pour 55 caméras à Beauvais en 2012). (Cf. la Gazette des communes).

La vidéosurveillance, outre son coût exorbitant, est une atteinte à nos libertés et apporte peu de « résultats » : une enquête menée à Saint-Etienne (cf. Mediapart) montre que « la vidéosurveillance a probablement permis de repérer entre 1 et 2 % des crimes et délits que la police a poursuivis ».

Rappelons enfin que les policiers municipaux de Beauvais sont équipés de flash-ball. Même Jacques Toubon, le Défenseur des droits, demande l’interdiction de cette arme lors des manifestations. Au vu de la « gravité des lésions » qu’il peut causer, il réclame également un moratoire général sur son usage, quel qu’en soit le contexte.

Le NPA se prononce : pour le désarmement et la démilitarisation de la police ; pour l’interdiction du taser et du flash-ball ; pour la dissolution des unités d’exception (BAC…) ; pour le démantèlement de la vidéosurveillance ; pour la suppression de la police municipale et la transformation des emplois en emplois socialement utiles : éducateurs, animateurs socioculturels, médiateurs, correspondants de nuit, surveillants de sortie d’écoles, emplois de proximité... ; pour la lutte contre l’insécurité sociale : réduction et partage du temps de travail, partage des richesses...