Publié le Mardi 7 octobre 2008 à 23h29.

Un véritable succès de la rencontre des salarié(e)s et privé(e)s d’emploi

 

La première rencontre nationale des salariés et des privés d’emploi du privé et du public, organisée par le NPA, s’est tenue les 27 et 28 septembre. 350 militants ont échangé autour, notamment, de l’élaboration du futur programme d’action du NPA et de la structuration de notre intervention sur les lieux de travail.

Sans aucun doute, la première rencontre nationale des salariés et des privés d’emploi du privé et du public, organisée par le NPA, a été un véritable succès. Succès numérique tout d’abord, puisqu’elle a réuni 350 personnes venant des quatre coins de la France, avec une participation conséquente des militants NPA non issus de la LCR. Autre fait marquant, l’implication de salariés de secteurs d’activité où, historiquement, la LCR était peu ou pas présente, comme ceux des aides à domicile, des salariés de très petites entreprises (moins de dix employés) ou encore des maçons.

Lors de cette rencontre nationale, nous avions voulu montrer que le NPA était non seulement un projet politique porteur d’espoir, mais une réalité déjà en construction. La tâche n’était pas aisée car, ayant toutes et tous été sollicités par bien des activités en cette rentrée, l’organisation de cette rencontre s’était faite un peu « à l’arrache ». Chaque commission était animée par des camarades de la LCR et des camarades directement venus au NPA et engagés d’ores et déjà dans sa construction à travers des comités locaux. De ce côté, le pari que nous avions fait a été tenu. Cette rencontre, à travers l’ensemble des débats, aussi bien en plénière qu’en commissions, a confirmé que notre projet politique était bel et bien celui d’un parti enraciné dans les milieux populaires et ancré dans les luttes sociales et politiques.

Le rôle du NPA n’est pas seulement d’être un outil pour les travailleurs dans les luttes ; son rôle est aussi d’être au premier rang dans la bataille des idées, dans l’intervention politique et la lutte, afin que, face à la propagande patronale et gouvernementale, les travailleurs avancent leurs revendications, leurs arguments, leur logique, qui est antagoniste à celles des patrons. C’est pour cela que nous avons débattu des luttes actuelles (contre la privatisation de La Poste, contre les licenciements, en défense des précaires ou encore des travailleurs sans papiers), mais aussi des revendications immédiates répondant aux besoins sociaux du plus grand nombre, comme celles relatives aux salaires, au pouvoir d’achat et aux services publics dans leur ensemble.

Il a également été rappelé que le rôle du NPA était d’intervenir et d’apporter des idées sur des problèmes que le mouvement ouvrier doit prendre en charge, comme ceux de la santé au travail et de l’environnement. En un mot, comment concilier les exigences écologiques et les exigences sociales ? À noter que les deux commissions ayant rassemblé le plus grand nombre de camarades furent les deux commissions sur le syndicalisme de lutte de classe, où les échanges ont essentiellement tourné autour du problème des rapports entre le NPA et les syndicats et de la délimitation de leur périmètre, avec une volonté de continuer ce débat.

Le dimanche matin était essentiellement consacré à la construction, à la structuration de notre travail sur les lieux de travail et, plus concrètement, à la façon de porter la campagne « salaires » du NPA sur l’ensemble de nos lieux de travail. Ces discussions ont montré une volonté de développer les comités locaux de branches, de secteurs, sans les opposer aux comités locaux, qui rassemblent de nombreux salariés – souvent les plus isolés – mais aussi une demande forte de centralité de notre travail « salariés ».

L’ensemble des participants avait le souhait que la totalité des débats de ce week-end soit au cœur du programme, du fonctionnement et de l’orientation de notre nouveau parti. D’ores et déjà, nous nous sommes donnés rendez-vous dans la rue, car l’urgence n’est pas l’union nationale avec ceux et celles qui défendent le système. Au contraire, l’urgence est de développer les résistances et les luttes, afin de résister à Sarkozy et au patronat, qui ne vont pas hésiter à nous faire payer leur crise.

Interview d’une participante.

« Ce genre de rencontres redonne la pêche. » À 38 ans, Katia est technicien­ne dans une entreprise prestataire de services. Syndi­quée à la CGT, elle milite dans le comité NPA de Mulhouse. Elle était présente à la rencon­tre nationale des salariés et privés d’emploi des 27 et 28 septembre.

● Pourquoi es-tu venue à cette rencontre ?

Katia – C’était l’occasion de rencontrer d’autres militants et militantes du NPA, venant de régions et d’horizons différents. De plus, le travail politique en direction des entreprises est, pour moi, quelque chose de central pour un parti de lutte de classe. Cette réunion était donc essentielle. L’objectif était aussi de commencer à discuter de l’élaboration de nos futures revendications, de notre futur programme d’action, de l’organisation et de la structuration de notre intervention dans les entreprises. Donc, une réunion de travail très intéressante. Je savais également qu’il y aurait un premier échange sur le syndicalisme de lutte de classe aujourd’hui, et j’en attendais beaucoup.

● À quelles commissions as-tu participé ?

Katia – Le samedi après-midi, je suis allée à l’une des deux commissions sur le syndicalisme de lutte de classe. J’attendais beaucoup de ce débat, et je trouve que nous ne sommes pas allés assez loin, mais c’était un premier échange entre nous, sur nos expériences, nos histoires et nos perceptions. Le débat ne fait que commencer. En plus, je trouve que beaucoup utilisent un vocabulaire de « spécialistes » et, quelquefois, on a du mal à saisir l’ensemble des choses. En revanche, je suis toujours impressionnée par la facilité à prendre la parole dont disposent beaucoup de militants et de militantes. Malgré le travail en commissions, je n’ai pas osé m’exprimer ! Le dimanche matin, j’ai participé à la commission régionale Nord-Est sur la structuration et l’organisation de notre travail en entreprises. Cette commission a permis également que je rencontre des camarades du nord et de l’est de la France que je ne connaissais pas. Cela aussi, c’est important. Nous avons surtout discuté des feuilles existantes et de l’importance de mutualiser les informations, les tracts. À Mulhouse, nous espérons sortir prochainement un bulletin « Peugeot », où un certain nombre de salariés sont désormais des militants NPA. Le premier sujet, concernant la campagne nationale sur les salaires, était très enrichissant aussi. Cette commission était très instructive, car très concrète.

● Quel bilan fais-tu de cette première rencontre nationale ?

Katia – Un bilan positif. Les débats en plénière étaient intéressants, concrets, même s’ils n’étaient pas toujours très clairs, pour moi et d’autres camarades mulhousiens avec qui j’en ai discuté. J’ai appris des choses. J’ai rencontré des militants et des militantes que je ne connaissais pas et qui n’ont pas du tout la même histoire, le même parcours que moi, comme ceux de L’Appel et la Pioche, ou encore ceux et celles de la Gauche révolutionnaire. Et, pour rien te cacher, j’avais des a priori sur les militants et militantes de la LCR. Avec cette réunion, je les ai mieux connus. Maintenant, je sais qu’à la LCR aussi, il y a des militants de lutte de classe. En résumé, je dirai que ce genre de rencontres redonne la pêche. J’espère que cette réunion aura vite une suite.