Publié le Mercredi 22 mars 2023 à 10h13.

1er et 2 avril, rencontre des salariéEs

Avec la mobilisation contre la (contre)-réforme des retraites portée par Macron et son gouvernement, nous participons au plus fort mouvement social depuis 1995. Après plusieurs défaites ces dernières années, une mobilisation contre le pouvoir peut envisager de remporter la victoire, la mise à la poubelle du projet de loi. Si les jours qui viennent vont être décisifs, où que l’on en soit les 1er et 2 avril, ce sera une bonne occasion de faire le point.

Les problèmes auxquels nous sommes confrontéEs depuis 1995 restent entiers. D’une part, l’inexorable entreprise de destruction des services publics avec son corollaire, l’affaiblissement des capacités de mobilisation dans les secteurs décisifs pour le fonctionnement de l’économie. D’autre part, la mise en pièces des grandes implantations industrielles avec les fermetures de sites, le développement de la sous-­traitance face auxquels les résistances ont été le plus souvent mises en échec. Enfin, les attaques contre le droit du travail, la précarisation de l’emploi concourent à des replis individuels, à un attentisme face aux multiples attaques du patronat et des gouvernements.

Capacités de riposte du mouvement ouvrier

Au total, les transports, l’énergie, les télécommunications qui ont structuré le mouvement de 1995 ont vu leur capacité de résistance faiblir pendant que la présence des salariéEs du secteur privé restait le plus souvent marginale. Cette réalité sera un des axes de nos réflexions et débats lors de notre rencontre. 

Cortèges de tête, Gilets jaunes et organisation révolutionnaire

Un autre aspect tournera autour des capacités de riposte du mouvement ouvrier. L’affaiblissement, l’intégration du mouvement syndical, la marginalisation des institutions représentatives du personnel ont-ils atteint des points de non-retour ? Les « cortèges de tête », le mouvement des Gilets jaunes avec l’occupation des places et des ronds-points ont entrouvert d’autre pistes qui doivent enrichir nos réflexions.

Enfin, un troisième axe devra traverser nos débats : la construction d’une organisation révolutionnaire implantée sur les lieux de travail. En retrait au fil des reculs sociaux, questionnée par les évolutions sociologiques, affaiblie par nos difficultés internes, notre implantation dans les entreprises doit prendre un nouveau départ rendu urgent par les mobilisations en cours et indispensable pour s’attaquer à la dictature du capital.

Deux journées ne suffiront pas à tout éclaircir, mais ce n’est qu’un début, continuons le débat et le... combat.