À Valence, nous occupons la Comédie depuis le 15 mars. L’occupation, comme dans de nombreux lieux, a été actée et organisée avec la direction. Cette dernière nous impose la présence d’un agent de sécurité ainsi qu’une jauge réduite (10 personnes la journée / trois personnes la nuit). Le théâtre étant excentré, nous tenons nos AG au centre-ville, sur le parvis du théâtre municipal. Pas d’AG donc sur le lieu d’occupation. Voilà pour la situation générale.
Une semaine, deux semaines…
L’occupation a d’abord été portée par les militantEs syndicaux engagés localement dans cette lutte : SUD Culture Solidaires, SYNPTAC CGT, un camarade du SFA CGT et un camarade de la CNT, hors secteur spectacle vivant. La première semaine a été rude. Manque de relais sur l’occupation, toute l’énergie militante était captée par l’organisation matérielle et humaine de l’occupation et la préparation de l’AG du lendemain. Le flou de la situation n’a pas aidé : occupation consentie, présence d’un agent de sécurité 24/24 h et direction cherchant, au motif que le gardiennage coûte cher, à nous faire abandonner l’occupation de nuit et promettant que les portes du théâtre nous seraient toujours ouvertes en journée.
La deuxième semaine a été beaucoup plus joyeuse et déterminée. Plus de monde, de nouvelles têtes, les bases posées la première semaine ont porté leurs fruits. Quasiment chaque matin ont eu lieu des temps d’ateliers (banderole, actions, écriture texte, répétition flashmob sur la musique de HK...), prémisses de ce qui est en train de devenir des commissions. Nous sommes passés à trois AG par semaine. À noter également, une présence plus large qu’uniquement syndicale dans la logistique, l’organisation et les prises de parole.
Le problème qui se pose à nous est de savoir comment articuler ensemble revendications culturelles et revendications sociales. À chaque AG il y a de nouvelles personnes et systématiquement elles prennent la parole pour dire qu’elles ne comprennent pas pourquoi nous parlons si peu de la réouverture des lieux et tant des questions sociales et de la convergence avec d’autres secteurs. Cela nous prend un temps infini de tout ré-expliquer, de retracer toutes les étapes par lesquelles nous sommes passéEs pour en arriver là. Cela empêche cruellement d’avancer.
La troisième semaine, qui s’ouvre, sera décisive à cet égard. Le travail des commissions permettra peut-être d’avancer sur ces questions et de préparer une action pour le prochain vendredi de la colère contre la réforme de l’assurance chômage.