Publié le Dimanche 13 mars 2016 à 15h21.

Atomic Royal

Ségolène Royal, ministre de l’Écologie et de l’Énergie, a déclaré dimanche 28 février qu’elle était  « prête à donner son feu vert au prolongement de 10 ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises »...

La durée de vie initialement prévue était de 30 ans... Elle a déjà été augmentée à 40 ans et passerait donc à 50 ans ! Alors que la loi sur la transition énergétique prévoit que la part de l’électricité nucléaire en France doit tomber de 70 % à 50 % à l’horizon 2025, la fermeture des réacteurs ne fait toujours pas partie de l’équation, et l’arrêt de Fessenheim est sans cesse reporté. La « transition énergétique » version gouvernementale rime avec la poursuite du nucléaire.

Quand la ministre précise « sous réserve de l’avis de  l’Autorité de sûreté nucléaire », c’est qu’elle ne peut pas faire autrement. EDF souhaite faire fonctionner ses centrales jusqu’à 50 ou 60 ans, mais est soumis à l’autorisation de l’ASN. Celle-ci ne rendra un avis générique sur la possibilité de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires les plus anciens (ceux des centrales de Tricastin, Gravelines, Blayais, Chinon, Bugey, Cruas) au-delà de 40 ans qu’en 2018, et elle fixera en outre les conditions de sûreté auxquelles la prolongation sera possible.

L’escroquerie

Mais quand Royal ajoute que ces centrales « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché », elle ment délibérément. La Cour des comptes chiffre d’ores et déjà – donc hors exigences de l’ASN pour une éventuelle prolongation – à 100 milliards d’euros le coût des travaux de maintenance et de remise à niveau. Si on ajoute l’enfouissement des déchets, le démantèlement des centrales en fin de vie, et le prix sans cesse revu à la hausse – plus de 10 milliards d’euros – de l’EPR de Flamanville, force est de constater que chercher à faire croire que le nucléaire est une énergie bon marché est tout simplement une escroquerie.

Mais le pire n’est évidemment pas là... Le pire est le danger encouru par les populations en cas d’accident et par les salariéEs en particulier sous-traitants lors de leurs interventions, dangers qui sont démultipliés avec le vieillissement des réacteurs. Pour le NPA, la nécessité du moment, ce n’est pas le prolongement, mais la fermeture immédiate de tous les réacteurs de plus de trente ans.