La sortie du nucléaire est indispensable. Le NPA le martèle depuis toujours, et l’idée que c’est inévitable fait désormais son chemin dans l’opinion...
Même les forces politiques conservatrices en arrivent à la conclusion que le nucléaire est mort et qu’il va falloir le remplacer. Candidat aux présidentielles 2017, Bruno Le Maire (LR) affirme par exemple : « Je ne crois pas que l’énergie nucléaire soit l’avenir, nous devons investir dans les renouvelables. » Mais, pour eux, ce n’est pas à cause du danger mortifère que représente cette énergie, mais à cause de son coût. Notre parti, lui, n’a pas attendu l’immanquable effondrement économique d’Areva et d’EDF pour réagir.
Le problème du délai de sortie reste crucial. En effet, les partisans de la sortie du nucléaire eux-mêmes, comme EELV et le PG, sont prisonniers de leur démarche institutionnelle et adossent sans audace leur programme au scénario Négawatt, concocté par l’association du même nom. Malgré Fukushima et le délabrement progressif de nos centrales, Négawatt prévoit toujours un abandon de la production nucléaire en 22 ans minimum ! Comme l’écrivent ses experts, « ce rythme sans être volontariste est le fruit d’un optimum étroit entre les différentes contraintes (..) notamment industrielles et économiques ». Ces « contraintes » sont évidemment celles des capitalistes.
En moins de 10 ans
Le scénario du NPA n’y est pas soumis car nous nous appuyons sur une nécessaire expropriation des grands groupes dont nous dépendons aujourd’hui pour l’ensemble de la production énergétique. Depuis 2010, le NPA propose donc une sortie du nucléaire en moins de 10 ans. Son objectif principal est d’apporter une réponse crédible à l’urgence face aux risques terribles et sans cesse grandissants que nous fait courir cette industrie moribonde. Fukushima nous a hélas donné cruellement raison.
Nous avons souhaité montrer que ce délai serait techniquement tenable, sans sacrifice majeur de notre confort de vie, et tout en réduisant l’émission de gaz à effet de serre. Et cela non seulement en conservant tous les emplois mais en en créant des centaines de milliers d’autres.
Notre scénario s’appuie sur les deux piliers classiques : économies d’électricité et recours massif aux énergies renouvelables.
25 % d’économies en 10 ans, c’est très facilement atteignable. Le Japon a réussi à économiser 15 % d’électricité en moins d’un an après la fermeture de toutes ses centrales. Et sans retour à la bougie !
• 200 à 250 TWH d’électricité renouvelable supplémentaire, ainsi que les moyens de stockage correspondants, en suivant des rythmes d’installation déjà atteints ailleurs (Allemagne, Danemark, etc.)
• Un maintien temporaire de la production thermique actuelle (gaz charbon) qui disparaît progressivement ensuite.
• Une diminution importante de l’émission des gaz à effet de serre grâce au recours à la cogénération.
• Au moins 800 000 emplois créés.
Ce scénario, dont la mise à jour pour 2016 sera prochainement en ligne sur notre site, sera défendu lors des futures actions et campagnes du NPA.