Publié le Mercredi 26 juin 2019 à 09h22.

Finances publiques en voie de disparition

Les finances publiques sont l’une des cibles de ce gouvernement. Entre les suppressions d’emplois massives, les délocalisations de missions, les fermetures de sites et de trésoreries de proximité, le réseau local de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) est en danger. 

Il y a bientôt un an, Darmanin ministre de l’Action et des Comptes publics, s’adressait à tous les directeurs régionaux et départementaux de la DGFIP sur l’avenir de cette administration. Lors de cette réunion, un nouveau concept était présenté : celui de la géographie revisitée, que le gouvernement et Macron appellent désormais « déconcentration de proximité ». De quoi s’agit-il ? Tout simplement de faire croire aux usagerEs, aux élus et aux agentEs que ce gouvernement réimplante des services publics, et en particulier ceux de la DGFIP, sur le territoire. 

Les tontons flingueurs

Depuis le 29 mai, les élus et les agentEs ont une idée précise de ce que veut dire pour ce gouvernement « la reconquête du territoire » pour les finances publiques. C’est la fermeture d’ici 2022 d’au moins 1 660 trésoreries locales sur environ 2 458 en 2016, d’après le dernier rapport de la Cour des comptes. C’est la fermeture d’un certain nombre de centres des finances publiques dans les villes, et en particulier dans les quartiers populaires. C’est la délocalisation de certaines tâches/missions des métropoles dans différents département. Ce sont des restructurations, sans précédent, de nombreux services. Et c’est évidemment l’accélération des suppressions d’emplois. Pour mieux faire passer la pilule, en particulier au niveau local, quelques mois avant les municipales, Darmanin et le gouvernement n’ont de cesse de répéter que la réforme en cours permettra de renforcer le réseau et les services publics dans leur ensemble, en développant les « maisons France service » et les points de contact non pérennes.  

Des services publics low cost

Mais le gouvernement oublie d’indiquer que le développement des « maisons France service » ne comblera jamais la suppression de tous les services. Les missions qu’elles assureront, resteront, en effet, cantonnées à l’accueil et à l’orientation du public. Ce qui signifie que moins de services de la DGFiP seront présents et disponibles pour des questions techniques, des réclamations, des problèmes de paiement, des suites données à une procédure, la gestion des finances locales… 

Ce qui se passe aux finances publiques n’est pas isolé et s’ il faudra évidemment une mobilisation forte, très forte des agentEs, la question centrale est bel et bien plus large : celle de l’existence des services publics. Et c’est une mobilisation générale qu’il faudra pour les faire reculer.

Joséphine Simplon