<p>Le FLN fut ainsi créé par un petit groupe d’activistes décidés à passer à l’action armée. À l’origine de l’organisation, neuf chefs historiques, issus d’un Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) créé au printemps 1954. Parmi eux, sept avaient exercé des responsabilités dans l’OS. Deux d’entre eux l’avaient même dirigée et avaient été inquiétés lors du démantèlement : Hocine Ait Ahmed jugé par contumace, et Ahmed Ben Bella qui, condamné, s’était évadé de prison.</p>
<h2><strong>L’heure de l’insurrection</strong></h2>
<p>L’heure était désormais au lancement de l’insurrection sous couvert d’une nouvelle organisation. Outre qu’ils étaient depuis longtemps convaincus de la nécessité de passer à la lutte armée, les fondateurs du FLN cherchaient aussi à ressouder les rangs nationalistes autour de leur initiative. </p>
<p>Le pari des fondateurs du FLN était qu’en lançant l’insurrection, ils pousseraient tous les partisans de l’indépendance à les rejoindre. Messali, qui y vit un coup d’État visant son autorité, résista en fondant le MNA (Mouvement national algérien) lequel se développa surtout en France.</p>
<h2><strong>L’Armée de libération nationale</strong></h2>
<p>En Algérie, les fondateurs du FLN gagnèrent leur pari. Alors que les autorités françaises organisaient un vaste coup de filet contre les militants qu’elles avaient fichés, ceux-ci prirent le maquis, gonflant les rangs de la toute nouvelle ALN (Armée de libération nationale). Puis les maquis et les attentats prirent de l’ampleur en dépit du déploiement de l’armée française. À l’été 1955, le gouvernement dut étendre à tout le territoire l’état d’urgence qui avait d’abord été déclaré dans les secteurs les plus impliqués, afin de minimiser la portée de l’insurrection. Après les événements du 20 août 1955, la guerre avait atteint un point de non-retour. Ce jour-là, Zighoud Youssef, responsable local de l’ALN, appela les paysans du Nord-Constantinois au soulèvement. Aux massacres qu’ils commirent — faisant une centaine de morts, y compris des Algériens « modérés » — répliqua une répression militaire sans retenue, dont les victimes se comptèrent par milliers. À Philippeville (Skikda), les obsèques de victimes françaises furent suivies de ratonnades au cours desquelles des Français tuèrent sept Algériens.</p>
<h2><strong>Radicalisation du mouvement nationaliste</strong></h2>
<p>La guerre débuta donc le 1er novembre 1954, date à partir de laquelle s’enclencha un engrenage durable d’affrontements entre partisans et adversaires de l’indépendance de l’Algérie. Inscrit dans un contexte de crise interne du PPA-MTLD, son lancement résulte d’une radicalisation du mouvement nationaliste sous l’effet de la répression coloniale et de l’impasse de la voie légale. Cette conjoncture était connue des Français qui s’intéressaient à l’actualité algérienne, mais elle restait une réalité difficile à admettre.</p>
<p>Il est vrai aussi que le déclenchement d’une insurrection n’en était pas pour autant prévisible ; sa pérennité et son succès final ne l’étaient pas plus. </p>