Publié le Mercredi 21 février 2024 à 09h32.

Soutien à la résistance armée et non armée

La victoire contre l’invasion russe ne peut être simplement « militaire », mais elle ne peut se passer d’armes. Et l’on ne peut se dire solidaire contre une agression et s’opposer aux livraisons d’armes « parce qu’elles viennent de l’OTAN ». Car celles-ci manquent cruellement pour protéger les populations civiles, les infrastructures du pays, la possibilité d’exporter sur la mer Noire, et empêcher la poursuite de l’invasion russe.

 

Tout cela n’implique pas de renoncer aux analyses critiques de toute logique de « partage de zone d’influence » et de blocs militaires, ni d’être aveugle sur l’instrumentalisation de « l’aide à l’Ukraine » qui camoufle des choix socio-­économiques et de production d’armes (comme celle de la France) qui n’ont rien à voir avec l’Ukraine. C’est pourquoi un travail politique est essentiel sur le contrôle des choix politiques, les attaques des droits sociaux et des services publics — dans le monde, chez nous comme en Ukraine.

En même temps, dans de multiples domaines, c’est la logique du profit marchand qu’il faut traquer — et c’est particulièrement vrai pour les armes qui ne doivent pas être des marchandises. Quant à leur « valeur d’usage » elle est directement à associer à nos critiques des politiques néocoloniales de la Françafrique notamment.

Politiser les choix et le contrôle

L’UE est devenue le premier contributeur d’aide financière, militaire et humanitaire à l’Ukraine devant les États-Unis. Les apports les plus importants (1 à 1,5 % du PIB du pays) viennent des pays baltes, nordiques et d’Europe centrale les plus directement exposés à la menace russe. Mais une telle menace ne justifie aucun renoncement aux critères écologiques, démocratiques et sociaux des politiques européennes. Et il faut évaluer concrètement l’écart entre promesses et livraisons, de même que la part des budgets défense allant réellement à l’Ukraine. C’est la politisation des choix et des contrôles que doit imposer un mouvement antiguerre à construire dans l’urgence : il ne doit pas renoncer à la solidarité avec les peuples qui luttent pour le droit de disposer d’eux-mêmes, dans la dignité, contre tout rapport d’oppression. C’est cela qui permettra de construire une « paix durable » parce que juste.