Publié le Dimanche 10 avril 2016 à 22h30.

Des États généraux pour ne pas perdre sa vie à la gagner

Les 16 et 17 mars dernier à Paris, les États généraux de la santé des travailleurs et des travailleuses ont réuni 500 participantEs.

Ces deux journées de réflexion et de débat ont été organisées par un collectif lancé en janvier 2015, regroupant des militantEs et structures de la CGT, de Solidaires, des syndicats de médecins du travail, d’avocatEs, de magistratEs, d’inspecteurEs du travail, des associations et individus, chercheurEs, professionnelEs de la santé au travail... Ce croisement des points de vue, des pratiques, des expériences, des expertises, constitue sans aucun doute le point fort de cette initiative qui a permis à la fois de décrypter la loi travail du point de vue de la santé et de travailler sur les questions de fond.

Cinq plénières, une conférence gesticulée et quatre séances de travail en ateliers ont alterné. L’organisation des ateliers en cinq filières qui se sont poursuivies sur les quatre demi-journées (CHSCT, IRP et équipes syndicales ; organisation du travail et management ; accidents du travail et maladies professionnelles ; discriminations et santé ; précarité et santé) ont permis d’approfondir la réflexion au sein de groupes relativement stables.

« Un dépassement du rapport salarial »

Cette première étape est une invitation à continuer le travail, ce qui permettrait la construction d’une force partageant les mêmes exigences, et aux personnes concernées de s’en emparer afin de  les imposer au patronat et au gouvernement.

La stimulante introduction de Thomas Coutrot interpelle bien au-delà des participantEs : « les défaites subies par le salariat depuis trente ans et l’ampleur inédite de la dégradation de la santé au travail nous obligent sans doute à réfléchir à de nouvelles stratégies fondées non sur la préservation ou l’approfondissement des institutions du salariat mais sur un dépassement du rapport salarial en tant que rapport de subordination », car comme il le dit aussi : « c’est très largement par et dans le travail que la possibilité même d’une vie humaine décente sera préservée ou finira par être détruite »...

Christine Poupin