Publié le Vendredi 29 mai 2020 à 09h36.

La « concertation » portera aussi sur « une 5e branche de la Sécurité sociale »

Le 20 mai, le gouvernement a envoyé aux « partenaires sociaux » un projet de lois relatif à la dette sociale. Il a découvert et précisé dans le texte que « la crise sanitaire a mis particulièrement en lumière les limites de notre système de prise en charge des personnes âgées ». Une cinquième branche s’ajouterait aux branches retraite, maladie, accident de travail et famille. Elle sera financée en partie par la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), les 0,5 % prélevés depuis 1996 sur les salaires et les revenus de remplacement (chômage, retraite…) sans part patronale. La Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) utilise notre argent pour garantir des emprunts sur les marchés internationaux de capitaux. Selon le journal les Échos, le gouvernement veut transférer le déficit actuel de la Sécu à la Cades, soit 31 milliards accumulés fin 2019, auxquels s’ajouteraient « au moins 92 milliards pour 2020, 2021, 2022 », ainsi que les 10 milliards de dette des hôpitaux, tandis que, selon la Cour des comptes, la part patronale des niches sociales (exonérations, réductions  des cotisations sociales et abattements d’assiettes) atteint 52 milliards en 2019.Le contenu de la loi sur la perte d’autonomie n’est pas dévoilé au moment où cet article est rédigé. C’est un projet qui a été constamment reporté. Pour Sarkozy, la 5e branche de la Sécu était « un risque assurable », en partie couvert par des produits financiers, et ce n’était donc qu’un slogan. La promesse de Hollande s’est transformée en « loi sur l’adaptation de la société au vieillissement », quelques mesurettes et la création d’une contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, un prélèvement de 0,3 % sur les pensions de retraite et d’invalidité. Agnès Buzyn envisageait d’instaurer une 2e journée travaillée non payée, prenant exemple sur le lundi de Pentecôte. Et l’on se rappelle que pour Macron les aides sociales coûtent « un pognon de dingue »…