Publié le Jeudi 13 avril 2017 à 10h40.

Mettre fin aux discriminations

L’interdiction des licenciements et la réduction du temps de travail sont des mesures générales dont l’application serait positive pour tout le monde. Mais il faut aussi tenir compte des discriminations à l’embauche.

En 2014, le taux de chômage des résidents des quartiers « prioritaires » de la politique de la ville s’élève à 26,7 %, contre à peine 10 % dans le reste des agglomérations. Ce taux de chômage élevé touche tous les niveaux de qualification. S’il est très important chez les niveaux d’études inférieurs au BEP/CAP (31,7 %), il atteint 18,8 % pour les niveaux bac + 2 et plus, soit un niveau trois fois plus élevé que dans les unités urbaines environnantes pour ces mêmes niveaux de diplôme.

Cette situation renvoie pour une large part aux discriminations à l’embauche. Une campagne de « testing », c’est-à-dire de tests par l’envoi de candidatures fictives, menée à 2016 auprès de 40 entreprises de plus de 1 000 salariéEs, a révélé qu’un nom à consonance maghrébine pouvait être un sérieux frein à l’embauche. ­Selon l’étude, le taux global de réponses positives reçues par une candidature « maghrébine » est de 9 %, contre 20 % pour les candidatures « hexagonales » ayant le même profil.

La lutte contre le chômage passe donc aussi par une action résolue contre toutes les discriminations professionnelles (qui sont d’ailleurs illégales...).