L’interdiction des licenciements et la réduction du temps de travail sont des mesures générales dont l’application serait positive pour tout le monde. Mais il faut aussi tenir compte des discriminations à l’embauche.
En 2014, le taux de chômage des résidents des quartiers « prioritaires » de la politique de la ville s’élève à 26,7 %, contre à peine 10 % dans le reste des agglomérations. Ce taux de chômage élevé touche tous les niveaux de qualification. S’il est très important chez les niveaux d’études inférieurs au BEP/CAP (31,7 %), il atteint 18,8 % pour les niveaux bac + 2 et plus, soit un niveau trois fois plus élevé que dans les unités urbaines environnantes pour ces mêmes niveaux de diplôme.
Cette situation renvoie pour une large part aux discriminations à l’embauche. Une campagne de « testing », c’est-à-dire de tests par l’envoi de candidatures fictives, menée à 2016 auprès de 40 entreprises de plus de 1 000 salariéEs, a révélé qu’un nom à consonance maghrébine pouvait être un sérieux frein à l’embauche. Selon l’étude, le taux global de réponses positives reçues par une candidature « maghrébine » est de 9 %, contre 20 % pour les candidatures « hexagonales » ayant le même profil.
La lutte contre le chômage passe donc aussi par une action résolue contre toutes les discriminations professionnelles (qui sont d’ailleurs illégales...).