Publié le Jeudi 4 décembre 2025 à 11h30.

Adresse publique du NPA-L’Anticapitaliste Paris à la gauche de rupture

Les prochaines élections municipales auront lieu dans un contexte politique national instable.

La crise sociale et politique qui précipite la macronie dans sa chute peut autant produire le pire - avec le développement d'une extrême droite raciste et ultra-autoritaire qui se lie à des secteurs de plus en plus importants de la droite dite républicaine et des élites économiques - qu'un sursaut de la gauche autour d'un programme de rupture, comme l'expérience unitaire du Nouveau Front populaire en a été l'illustration il y a un an et demi.

Dans ce cadre, le NPA-L’Anticapitaliste s’adresse à Paris aux partis, associations, syndicats, courants en faveur d’une campagne commune contre la droite, l’extrême-droite et en rupture avec les politiques social-libérales de la gestion Hidalgo-Grégoire qui précarisent et détruisent l’emploi public ; privatisent les services publics municipaux en les confiant à des groupes privés à coups de délégations de service public ; mettent en place ou soutiennent des mesures racistes (comme les arrêtés de fermeture ciblée de commerces à Château d'eau et Château rouge) ; censurent le soutien à la Palestine (alors que certains élus défilent avec le collectif sioniste et raciste "Nous Vivrons") ; renforcent les moyens de surveillance et de police ; refusent la solidarité la plus élémentaires au mineur-es isolé-es et au migrant-es, expulsant les campements et occupations, soutenant les violences policières et les chasses à l'homme racistes en plein cœur de Paris (comme lors de l'expulsion de la Gaîté Lyrique), menaçant de couper les financements aux lieux culturels qui leur ouvrent leurs portes ou souhaiteraient le faire…

Nous mettons en débat une série de mesures d’urgence favorables aux classes populaires, parmi lesquelles :

- l’arrêt des privatisations et des fermetures de classes, la municipalisation des services publics et leur extension à destination des populations les plus précarisées, en particulier en matière d’accès à la santé ou aux droits ;

- l’arrêt des suppressions d’emplois publics et la titularisation des agents publics contractuels ;

- la gratuité des premiers m³ d’eau, des transports publics, de centres de soins, des cantines et restaurants municipaux ; 

- l’expropriation des groupes privés gérant les crèches, les Ehpad, les centres de soins et la réquisition de ces établissements ;

- l'arrêt des dérogations municipales au repos dominical des salarié-es ;

- l'arrêt des expulsions de logements et lieux d'hébergement, la réquisition et l’expropriation des logements et bureaux vacants ;

- la construction de logements sociaux et leur rénovations, ainsi que l'encadrement, le blocage et la baisse des loyers ; 

- le développement de l’hébergement d’urgence dans des conditions dignes et saines, pour les sans-abri, exilé-es, réfugié-es, femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ;

- le respect de la présomption de minorité pour les enfant isolé-es ;

- la relance du dispositif d’hébergement des lycéen-nes et une allocation d’études ; 

- la réduction des achats publics de viande, la végétalisation et des cantines et restaurants publics et la création d'une sécurité sociale alimentaire municipale ;

- l’arrêt des méthodes létales de régulation des populations d’animaux urbains ; 

- l’arrêt des subventions à l’enseignement privé, aux entreprises ou musées appartenant à des milliardaires ;

- la dissolution de la police municipale et le démantèlement de la vidéosurveillance ;

- la création de tiers-lieux gratuits pour se réunir ou développer les cultures alternatives ;

- l'arrêt des expulsions des ateliers d'artistes, le développement d'ateliers et de logements pour artistes, la création de galeries d'art municipales gratuites, le rétablissement de la subvention aux 40 librairies indépendantes ;

- l’interdiction de la publicité dans l'espace public ;

- l'ouverture de nouveaux CAARUD et de nouvelles salles de consommation de produits stupéfiants à moindre risque ;

- la solidarité avec les peuples ukrainien et palestinien et notamment la rupture du pacte d’amitié et de coopération avec Tel Aviv ;

- des conseils de quartier avec pouvoir décisionnaire, sans condition de nationalité, et la révocabilité des élu-es.

Ces éléments de programme marquent une profonde rupture avec les gestions précédentes, tant sous la droite que depuis 30 ans avec une gauche sociale libérale qui a profondément remodelé Paris pour en éloigner les catégories les plus populaires. Pour financer ces mesures, nous proposons l’instauration d’une fiscalité pesant sur les entreprises et les ménages les plus fortunés ou qui s’enrichissent sur le dos des classes populaires et organisent la pénurie de logements, dans une ville où l’accumulation et les inégalités de richesse, de patrimoine et de territoires sont au plus haut.

L'enjeu de l'unité, de la capacité à rassembler à Paris la gauche opposée à la gestion municipale social libérale, est central. En regroupant celles et ceux qui luttent au quotidien, nous pouvons rendre crédible une alternative sociale et populaire, qui ne cède rien aux intérêts privés et déterminée à appliquer jusqu’au bout son programme. C'est dans cette optique que le NPA-L'Anticapitaliste s'adresse aujourd'hui aux forces et collectifs qui veulent mener cette campagne de rupture. Nous sommes prêt-es à y prendre toute notre place.